C’est une enquête qui risque de faire du bruit. Et pas seulement pour la grâce des interprétations des plus grands airs classiques. L’Obs publie ce jeudi un long papier sur l’Alma Chamber Orchestra, l’orchestre dont la direction artistique a été confiée à la femme du Premier ministre français depuis trois ans. Anne Gravoin est violoniste. L’hebdomadaire note quelques zones d’ombre autour de cet orchestre, composé des meilleurs solistes mondiaux. Une formation qui souhaite « diffuser un message de paix et de fraternité »...
L’Obs indique qu’au fil des mois « l’orchestre a aimanté l’intérêt d’une mosaïque de personnages, au carrefour de la politique, des affaires, de la diplomatie parallèle, tous gravitant autour de Mme Valls officiellement par « amour de la musique » ». L’hebdomadaire poursuit : « On y trouve pêle-mêle un marchand d’armes, un vieux routier de la Françafrique, un raider boursier reconverti dans la vente de tenues militaires et, enfin, un businessman naviguant entre la France et le Koweït ».
On apprend ainsi que l’orchestre serait soutenu par la fondation du plus important groupe d’armement en Afrique (Paramount). Zouhir Boudemagh, le mécène principal de l’orchestre (également président), aurait eu besoin de nouveaux partenaires, las de tout financer lui-même. Il aurait jeté son dévolu sur Jean-Yves Ollivier, un « homme d’affaires aux multiples vies, figure de la Françafrique », décoré de la Légion d’honneur par Manuel Valls en 2015, et Ivor Ichikowitz, « richissime marchand d’armes sud-africain » qui aurait organisé la tournée de l’orchestre en Afrique du Sud. Ces deux partenaires seraient proches du très contesté président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso.