Les derniers règlements de compte à Marseille viennent encore de le démontrer : le grand banditisme à l’ancienne est poussé vers la sortie par une nouvelle génération de caïds. Dans cet épisode, le milieu juif fait son grand retour.
Il s’appelait Daniel S. Dans la région de Mulhouse, ce séfarade était considéré comme un « patron ». Un prototype du gangster juif version 2012. Un garçon qui avait le bras long, une résidence au Mexique, ses habitudes en Allemagne et pas mal de connexions, dit-on, dans la police et les douanes... Daniel S. fait ses débuts dans le shit en Espagne, disposant d’un contact direct avec un grossiste que les trafiquants connaissent sous le pseudo de « Chacal ». Mulhouse est encore une ville calme, un « joli » petit marché où le cannabis s’écoule bon an mal an par dizaines de kilogrammes.
Jusqu’au jour où notre amateur de vitesse découvre la cocaïne, il y a cinq ou six ans. Avec ses équipes, composées en majorité de jeunes Franco-Maghrébins issus des cités, Daniel s’emploie à imposer ce nouveau produit nettement plus lucratif. Il arrose le marché en mettant à profit la perméabilité relative de l’aéroport alsacien, porte d’entrée facile et directe.
Le « parrain » local se déplace « calibré » vingt-quatre heures sur vingt-quatre et se pavane en ville au volant de Porsche et de Ferrari. Ses affaires roulent bien, et pour cause : importée directement des îles caribéennes, sa coke est moins chère que celle que l’on trouve aux Pays-Bas. Daniel dit à qui veut l’entendre qu’il mourra à 40 ans et c’est ce qui vient de se passer. Au volant d’une Audi RS6 lancée à plus de 250 km/h sur une autoroute allemande. « Daniel voyait les choses en grand, confirme quelqu’un qui aurait pu travailler pour lui. Quand il te recrutait, tu avais carte blanche. C’était le roi. Pour les Maghrébins qui bossaient pour lui, c’était la sécurité de l’emploi assurée. »
Le milieu juif se porte bien, merci. Il n’y a qu’à observer la chute du célèbre commissaire Michel Neyret pour s’en convaincre. Ses « copains » Gilles Bénichou et Stéphane Alzraa, qui sont soupçonnés de l’avoir amadoué, appâté, puis carrément acheté à coups de bouteilles de champagne, de petits billets, de montres de luxe et de voyages à Marrakech, appartiennent à cette catégorie d’escrocs qui ont accumulé des millions dans les arnaques à la taxe carbone : 5 milliards d’euros ponctionnés sur le dos des Etats européens par de fins connaisseurs de la TVA et de ses méandres.
L’arnaque au CO2 éventée, d’autres eldorados sont en cours de découverte, dans le domaine notamment de la biomasse et de l’électricité. Le milieu juif est également en train de développer l’escroquerie aux faux virements, souvent en cheville avec le milieu chinois, dont les circuits d’évasion fiscale sont incomparables.
Point fort : la base arrière israélienne, idéale en cas d’avis de recherche.
Point faible : ils se font régulièrement « tondre » par les voyous traditionnels.