Rétrospectivement on ne peut que se féliciter que la Providence n’ait pas voulu, l’année dernière, d’un accord entre Rome et la Fsspx [Fraternité sacerdotale saint Pie X, ndlr]. À voir de quelle façon sont traités les Franciscains de l’Immaculée sous le pontificat du pape des pauvres, l’humble et doux François, il est évident qu’entre de telles griffes la Fsspx aurait vécu des jours très sombres.
En effet, le jour de la fête de l’Immaculée conception (8 décembre), appréciez le tact, le père Volpi, investi par le pape François des pleins pouvoirs à la tête de l’ordre des Franciscains de l’Immaculée, s’est livré à un véritable carnage qui rappelle les traitements infligés sous Paul VI à tant de prêtres qui ne se résolvaient pas à abandonner la messe tridentine.
C’est à un équarrissage en règle auquel nous avons assisté. Le grand philosophe italien, Roberto de Mattei, détaille sur son blog :
« Après le Décret nommant un Commissaire, pris en date du 11 juillet dernier, le père Volpi, avec l’aide d’un petit nombre de sous-commissaires déchaînés, dont le père Alfonso Bruno et le Pr. Mario Castellano, a commencé son travail de sape de l’Institut. Il a interdit la célébration de la messe et de la liturgie des Heures selon la forme extraordinaire du rite romain, pourtant prévue par le Motu proprio Summorum pontificum ; il a déposé l’ensemble du gouvernement général de l’ordre, à commencer par le fondateur, le père Stefano Maria Manelli, qui se trouve assigné à résidence sans en connaître les raisons ; il a destitué et transféré l’un après l’autre les plus fidèles collaborateurs du père Manelli, toutes personnalités de haut niveau intellectuel et moral, attribuant leurs charges à des religieux dissidents, souvent incultes et dépourvus d’expérience de gouvernement ; il a menacé et puni les religieux qui avaient adressé une pétition au Saint-Siège et refusaient de la retirer ; enfin, par un diktat daté du 8 décembre 2013, il a fermé le séminaire, suspendu les ordinations sacerdotales et diaconales et frappé d’interdit les publications de la maison d’édition Casa Mariana, interdisant de les diffuser dans les églises et sanctuaires confiés aux religieux ; il a étendu sa guerre personnelle aux tertiaires et aux laïcs qui soutiennent l’Institut, suspendant toutes les activités de la MIM (Mission Immaculée médiatrice) et du TOFI (Tiers Ordre franciscain de l’Immaculée) ; il a également menacé de faire nommer un commissaire pour l’Institut des religieuses franciscaines de l’Immaculée et leur a retiré, ainsi qu’aux Clarisses de l’Immaculée, l’assistance spirituelle des religieux. Il prétend enfin imposer à tous les religieux un “serment moderniste” de fidélité au Novus Ordo Missae et au Concile Vatican II. »
Au-delà de ces mesures staliniennes, ce qui choque également, ce sont les raisons invoquées par le lieutenant de pape François. Dans une lettre écrite en réponse à un article paru dans la Stampa, qui donnait la parole à un témoin du carnage voulu par Rome, le père capucin Volpi a expliqué les raisons de cette violente réaction du Vatican. Le père Volpi accuse en fait les Franciscains d’avoir sombré dans une dérive « crypto-lefebvristes, de toute façon traditionaliste ». Le père Volpi explique ainsi ne faire aucune nuance entre les mouvements traditionnels, tout attachement à la tradition est donc infamant.
La haine, l’ignorance et l’incompétence comme boussole ne peuvent que conduire dans le mur dans lequel nous sommes encastrés depuis bien longtemps. Cinquante ans après Vatican II, il semble malgré tout que c’est toujours à cette même boussole que s’en remettent les instances dirigeantes de l’Église. Pauvre Église, efflanquée, martyrisée par ses propres chefs, elle ressemble toujours plus au Christ persécuté par les autorités supérieures du judaïsme.
Ici un lien pour demander la démission du père Volpi.
Julien Gunzinger