Jean-François Copé, président de l’UMP, a nommé le 5 mai 2014 Emmanuel Blanc secrétaire national en charge de la lutte contre l’homophobie, un nouveau poste dans le parti.
Emmanuel Blanc fut un des fondateurs de l’association GayLib en 2001, association d’abord liée à Démocratie libérale d’Alain Madelin et qui se ralliera dès 2003 à l’UMP. Ce lobby a fait pression au sein de la droite pour le mariage homosexuel et la reconnaissance de l’homoparentalité, avec comme bête noire Christian Vanneste. Après avoir pris position contre François Fillon, Gaylib avait finalement quitté l’UMP en janvier 2013, pour protester contre la participation du parti à la Manif pour tous du 13 janvier 2013. C’est donc aujourd’hui un retour en force pour Emmanuel Blanc, qui a certainement imposé ses conditions à Jean-François Copé.
Comme pour marier l’électorat UMP aux problématiques gays, Emmanuel Blanc a déclaré vouloir « faire des propositions concernant la problématique spécifique des retraités LGBT ». Il a également déclaré s’appuyer « sur l’action de Nicolas Sarkozy, qui avait fait porter par la France en 2008 aux Nations unies une proposition de dépénalisation universelle de l’homosexualité ».
Une réconciliation avec l’ancien président de la République, que GayLib avait pourtant refusé de soutenir lors de la dernière présidentielle. En effet, Nicolas Sarkozy s’était déclaré contre le mariage homosexuel, ce qui avait déclenché l’ire d’Emmanuel Blanc : « En tant que président de Gaylib, je ne peux pas engager notre mouvement derrière un candidat qui ne porte pas nos valeurs […]. Nicolas Sarkozy commet une erreur historique, un contre-sens, cela va à l’encontre de ce que pensent les Français. Le mariage, cela se fera de toute façon, avec ou plutôt sans lui » (Yagg, 10 février 2012).
En réintégrant Emmanuel Blanc et en créant pour lui un poste de secrétaire national, l’UMP démontre que son opposition de façade au mariage homosexuel n’était qu’une posture de circonstance.