Il faut les entendre ce matin (NDLR : le lendemain du 19e sommet européen), tous contents, fiers d’eux. Ils ont menacé l’Allemagne, et ont obtenu ce qu’ils désiraient. M Hollande a vraiment la stature d’un grand chef d’État !
Pratiquement, les nouveaux déficits italiens et espagnols seront financés par l’Europe, et plus certainement, en grande partie par l’Allemagne et par nos impôts. En résumé les déficits creusés par des incompétents vont être financés par les bons élèves et par LES CONTRIBUABLES européens. Pour éviter que l’impôt nous enfonce encore plus dans la crise, nos incompétents politiques parient sur une reprise de l’activité économique financée par leur super plan de 120 milliards d’euros dans des secteurs porteurs. C’est beau de se payer d’optimisme pour se sortir de la crise. Cependant j’émets quelques doutes :
- Ce montant de 120 milliards d’euros est ridicule.
- Les causes structurelles de l’inefficience économique des pays en déficit n’ont pas été réglées.
- Les mécanismes financiers montés nous déresponsabilisent encore plus.
Le scénario des économistes du gouvernement est celui-ci : le plan de relance permettra de redonner un élan de croissance et de combler progressivement les déficits. Couplé à une baisse de l’augmentation des dépenses, cette reprise devrait être d’autant plus forte.
Un scénario plus probable : l’Europe va lentement s’appauvrir
L’Allemagne a accepté un plan qu’elle était obligée d’accepter. Nous sommes dans une situation d’interdépendance et l’Allemagne ne fera exploser l’Europe que lorsque les bénéfices qu’elle en retire seront inférieurs au poids qu’il lui en coûte. Pour l’instant, elle a fait des concessions qu’il lui était aisé de faire, même si elle pousse des hauts cris.
Tant que le financement des déficits n’entraînera pas de récession chez elle, elle continuera à soutenir l’Europe. Et elle sera obligée de le faire très longtemps, raison pour laquelle l’Allemagne crie plus que ce qu’il lui en coûte car elle voit un avenir sombre pour elle. Entraînée vers le bas par d’autres pays, elle ne peut se sortir de l’Europe qu’à des coûts exorbitants. Et cette perte de souveraineté au profit de canards boiteux, il faut le reconnaître, est proprement très inconfortable.
Comment l’appauvrissement :
Le plan de relance est ridicule, mais nous ne pouvons pas faire plus. Il n’entraînera pas de relance de la croissance. L’augmentation des impôts et la décroissance masquée par les statistiques de nos centres d’études vont provoquer une baisse du niveau de vie des pays les plus endettés. Cet appauvrissement risque de nous faire entrer dans un cercle vicieux de perte de recettes, perte de croissance, perte de richesse. Cela se fera lentement, très lentement.
Il n’y aura pas d’explosion magistrale comme en 1929. Nos gouvernements, bien qu’incompétents, ont appris depuis à masquer les crises, à échauder la grenouille progressivement pour éviter une réaction de la part des populations.
La crise sera donc financée par un appauvrissement des peuples étalé dans le temps par la dette. Il n’y aura pas de prise de conscience brutale des peuples européens, il n’y aura pas de réaction de leur part. Les hommes politiques continueront à mettre en œuvre des mesures néfastes tant qu’il ne leur en coûtera pas, et ils seront réélus comme ils sont réélus depuis quarante ans alors qu’ils appauvrissent notre pays depuis quarante ans pour se faire réélire tout en finançant le parasitisme de quelques financiers.
Les statistiques continueront à être maquillées pour éviter la révolte des peuples. On continuera à appeler de la main d’œuvre étrangère, seul gage de retrouver un peu de croissance créée artificiellement par un apport de population qui consommera tout ce qu’elle gagne. Cet apport de population maintiendra des salaires bas dans les domaines peu qualifiés et à faible valeur ajoutée.
Seulement, ces emplois sont les derniers qui nous restent, les autres étant de moins en moins nombreux, et la faiblesse des salaires dans ces domaines maintiendra un taux de rapport capital/travail défavorable en faveur des salariés.
À long terme, nous supporterons des coûts d’intégration supérieurs à ce que nous retirons d’impôt et de croissance de ces bas salaires. Nous intégrerons donc de moins en moins ces populations, comme nous le faisons déjà, et les coûts sociaux en seront démultipliés, plombant la croissance.
Les locaux, appauvris, feront d’autant moins d’enfants et les bénéfices du capital culturel accumulé durant des centaines d’années par notre pays diminueront. Toujours ces mêmes cercles vicieux.
Cela fait quarante ans que nous constatons ces phénomènes. Rien n’a bougé au niveau politique, car aucune organisation n’a été capable de sensibiliser le grand nombre. De plus il faut compter sur la lâcheté du pékin moyen qui, tant qu’il a à manger, ne veut pas se préoccuper de changer ses opinions, liées à des intérêts à court terme.
Pour caricaturer, nous aurons toujours des profs qui voteront à gauche pour préserver leur emploi et leurs conditions de travail, tout en constatant pratiquement que leur métier devient de plus en plus difficile à accomplir. « Moi » plutôt que « mon voisin », et mon voisin plutôt que ma Nation, pour caricaturer M. Le Pen.
Ajoutons à tout cela une perte de responsabilisation des peuples que d’autres appellent perte de souveraineté. Désormais, les banques pourront directement se recapitaliser auprès de la banque européenne. En somme, les banques n’ont presque plus aucune attache nationale vu qu’elles sont presque toutes en difficulté. Pratiquement, elles seront sous la tutelle de la banque européenne. Leurs erreurs seront d’autant plus financées par le contribuable. Elles seront d’autant plus irresponsables et surtout incontrôlables.
La politique consiste à affronter les difficultés, à prendre des risques et à mettre des gens compétents aux postes élevés tout en faisant un effort pédagogique à l’égard des populations. Force est de constater que notre démocratie en est de moins en moins capable. Apeurée face à la force des peuples, elle contrebalance ce mouvement en leur faisant perdre leur souveraineté par une forme d’interdépendance entre pays qui les déresponsabilise tout en protégeant leur réélection. Le cycle de l’appauvrissement européen n’est pas prêt de s’arrêter.