Détournements, favoritisme, emploi fictif... Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur la gestion de l’association France Terre d’Asile (FTA), à la suite de la diffusion d’une lettre anonyme accusant son directeur général de malversations, a indiqué jeudi 5 décembre une source judiciaire.
L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), a précisé cette source, confirmant une information du Parisien.
Une lettre, signée d’un énigmatique "collectif des salariés et amis de FTA", a été transmise à la fin août au parquet de Paris, à des salariés et à des financeurs de cette association, spécialisée dans l’accueil et l’accompagnement des demandeurs d’asile.
Ce courrier accuse Pierre Henry, qui dirige la structure depuis 1997, d’avoir emprunté de l’argent à FTA pour financer l’achat d’un appartement, d’utiliser les fonds de l’association pour publier ses ouvrages, d’avoir organisé un emploi fictif, de favoriser certains salariés et de se servir de l’association pour ses ambitions politiques.
A la suite de sa diffusion, notamment sur un site qui n’est plus disponible, le comité d’entreprise a porté plainte contre X pour vérifier ces allégations. Pierre Henry a de son côté déposé plainte pour diffamation et demandé au ministère de l’Intérieur, sa tutelle, de diligenter une enquête de l’administration, qui est en cours.
"Ces allégations ne reposent sur rien", a-t-il déclaré à l’AFP, reconnaissant juste une "maladresse" commise en 2004 quand il a emprunté 270 000 euros à FTA lors d’une transaction immobilière, somme "intégralement remboursées" 23 jours plus tard.
FTA, créé en 1970, a aujourd’hui 500 salariés. L’association gère une plate-forme d’accueil et des centres d’hébergements de demandeurs d’asile (CADA), qui se chargent de 5 000 personnes au quotidien. Elle intervient en centre de rétention et intervient régulièrement dans les débats sur l’asile et l’immigration.