Un article écrit dans le journal médical britannique The Lancet rappelle que la crise n’a pas que des coûts économiques.
Entre 2007 et 2009, on a assisté à une augmentation inhabituelle du nombre de suicides identifiés dans les pays de l’Europe, renversant la tendance plutôt décroissante que l’on observait depuis le début du nouveau millénium.
Le taux de suicide a notamment progressé très fortement dans les pays les plus durement touchés par la crise.
En Grèce, par exemple, le nombre de suicides des personnes de moins de 65 ans a grimpé de 17% en 2008 par rapport à l’année précédente. En Irlande, il a augmenté de 13%.
La progression dans les six autres pays qui composaient l’Union Européenne avant 2004 est en moyenne de 7% en 2008, et la hausse s’est poursuivie en 2009. Notablement, le nombre de suicides s’est mis à croître avant que le chômage n’augmente lui-même.
Les scientifiques veulent explorer plus avant le rôle de filet de sécurité que joue la sécurité sociale. En Autriche, par exemple, les suicides ont continué à diminuer malgré la crise.
Dans d’autres pays, cependant, la corrélation est moins évidente : c’est le cas de la Finlande, dont le taux de suicide a augmenté de 5%, malgré un bon niveau de protection sociale.