L’on pensait que le Liban pouvait être entraîné dans le conflit syrien, qui oppose le régime de Bachar el-Assad à des mouvement rebelles armés. D’ailleurs, les menaces proférées par l’Armée syrienne libre (ASL) à l’égard du Hezbollah, dont des militants combattent en Syrie aux cotés des troupes gouvernementales, laissaient présager le pire. Cependant, il n’a pas encore eu lieu. Et c’est finalement en Irak que le plus grave incident s’est produit.
Ainsi, le 4 mars, un groupe armé a attaqué un convoi irakien qui ramenait en Syrie des soldats syriens blessés qui s’étaient réfugiés en Irak au cours de ces derniers jours. L’embuscade a été tendue dans la province d’al-Anbar (ouest du pays).
Selon le ministère de la Défense, à Bagdad, 48 soldats syriens ont été tués, de même que 9 gardes irakiens de l’escorte. D’après la même source, il s’agit d’une attaque perpétrée par “un groupe terroriste infiltré en territoire irakien depuis la Syrie”. Et d’ajouter qu’il s’agit d’une atteinte à la “souveraineté de l’Irak, à son territoire et sa dignité” ainsi qu’une “violation claire des droits de l’Homme, (les soldats) étant blessés et non armés.”
Cette attaque est survenue deux jours après que le Conseil national syrien a dénoncé une aide qu’aurait apporté Bagdad au régime de Bachar el-Assad au niveau politique ainsi qu’en matière de renseignement. “L’ingérence du gouvernement irakien (…) dans les affaires syriennes a atteint un nouveau niveau”, a-t-il fait valoir.
Auparavant, un soldat irakien avait été tué à la frontière, dans la province de Ninive (Irak), par des tirs provenant de Syrie, lesquels firent également plusieurs blessés.
Officiellement, et si elles ont refusé d’en appeler au départ du président Bachar el-Assad, les autorités irakiennes ont veillé à se tenir à l’écart des troubles en Syrie, en se contentant de demander l’arrêt des violences.
Cependant, d’après un rapport des services de renseignement occidentaux évoqué par en septembre dernier par Reuters, Bagdad ne serait pas totalement neutre, étant donné que des armes iraniennes à destination de la Syrie auraient transité par son territoire. Ce qu’a toutefois démenti le gouvernement iraklien.
Un débordement du conflit syrien en Irak pourrait évidemment avoir des conséquences désastreuses, notamment en rallumant les affrontements confessionnels entre chiites et sunnites.
D’ailleurs, il n’est pas impossible que le groupe armé à l’origine embuscade qui a fait 56 tués ait pu bénéficier de complicités locales, étant donné que les habitants sunnites de la province d’al-Anbar ont, pour beaucoup, des liens tribaux et familiaux avec ceux de l’est syrien, dont certains font partie des rebelles hostiles au régime de Bachar el-Assad.