Les années 2000 ont marqué un net retour du cinéma russe à grand spectacle. La volonté affichée de l’administration Poutine de restaurer l’idée nationale russe, notamment dans le cadre du 65ème anniversaire de la victoire contre l’Allemagne, a favorisé la multiplication des films historiques.
Ces productions sont imprégnées d’un patriotisme, quelque fois un peu naïf, mais totalement décomplexé. Ce renouveau de la production cinématographique russe correspond ainsi à la volonté de la nouvelle élite dirigeante, d’utiliser les instruments modernes afin d’offrir un contrepoids au règne sans partage du cinéma hollywoodien, perçu comme un instrument de propagande au profit de la vision américaine du monde.
Le nouveau cinéma russe est la transcription en image de la pensée « nationale conservatrice » mise en exergue par le parti présidentiel « Russie unie ». Cette pensée se fonde sur une évocation héroïque mais sans complaisance du passé, à l’image du discours de Dimitri Medvedev le 30 octobre 2009, lors de la journée de commémoration des victimes du goulag, ou de celui de Vladimir Poutine à Katyn en avril 2010.
Le nouveau cinéma s’inspire de quatre thèmes principaux : les fondements chrétiens de la Russie et la nécessité d’un retour à l’orthodoxie, la réhabilitation des héros blancs des guerres révolutionnaires, la mise en exergue de l’héroïsme du soldat russe, que ce soit contre la Wehrmacht ou contre les combattants turcs ou afghans, et enfin l’intégration totale de l’histoire soviétique récente. Cela se fait sans concession pour les crimes des communistes, mais avec une fierté non dissimulée pour les grandes victoires soviétiques de la Seconde Guerre mondiale.
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