C’est dans ancien hangar devenu un bâtiment évènementiel, le long des quais de la Garonne, que le maire de Bordeaux Alain Juppé a pris la parole dans le cadre de la rentrée départementale de l’UMP Gironde.
Le candidat aux primaires de son parti s’est exprimé devant quelques centaines de militants et a martelé mollement son slogan « Apaiser, rassembler, réformer ».
Il n’a pas manqué d’être questionné sur l’instauration du mariage homosexuel, sur la Manif pour tous et plus particulièrement sur la présence de propagande sur la théorie du genre dans les bibliothèques de la ville.
« La théorie du genre, ce sont des fariboles. Un garçon reste un garçon et une fille une fille. Et je ne crois pas que ce soit la théorie du genre qui empêche les Françaises ou les Français de dormir. Le plus important à résoudre dans notre pays, c’est le chômage et la crise économique. »
Un manière pour le « rassembleur » Juppé de ne pas se mettre à dos la coterie LGBT, ni de faire fuir les opposants au mariage homosexuel, l’ancien Premier ministre ajoutant qu’il comptait dans sa majorité municipale un membre de La Manif pour tous... puis soulignant :
« Il faut du respect mutuel. J’ai le plus grand respect pour ceux qui s’opposent au mariage pour tous mais il ne faut pas se barricader. Regardez ce que propose le pape François. Et puis, quand j’interroge mes deux filles qui ont dans les 25 ans, pour elles, le mariage pour tous, ça ne pose aucun problème. »
Le Juppé 2014 a compris que le Juppé de l’hiver 1995/1996 « droit dans ses bottes » devait gommer les aspérités afin de plaire aux médias et de pouvoir ratisser le plus largement possible dans l’électorat. Une position centriste qui n’est pas sans rappeler celle de son mentor Jacques Chirac, qui après avoir conquis l’Élysée en 1995 s’est recroquevillé dans une position d’attentisme durant 12 ans...
Les Français seront-ils encore si patients ?