Après l’échec de la conférence de paix de Genève 2, l’envoyé spécial des secrétaires généraux de l’Onu et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi (photo ci-contre), s’est gardé de fixer la date d’une nouvelle rencontre. Il s’est répandu en accusations contre la Syrie qu’il a rendue responsable de la guerre dont elle est victime. Pour Thierry Meyssan, M. Brahimi était non seulement juge et partie, mais son mandat était d’infliger à la Syrie ce qu’il avait fait endurer à son propre pays : la guerre.
La conférence de Genève 2 a échoué, d’une part, parce que les États-Unis ont décidé de soutenir la position saoudienne plutôt que d’honorer leur signature du communiqué de Genève 1 et, d’autre part, parce qu’elle était présidée par Lakhdar Brahimi qui n’était pas impartial mais servait précisément Washington au lieu de chercher la paix.
Sur les conseils de la Russie, la Syrie avait accepté que l’envoyé spécial de Ban Ki-moon préside les séances. Moscou espérait à l’époque que Washington tiendrait ses promesses. Damas se souvenait que vingt cinq ans plutôt, à Taëf, Brahimi n’avait pas été un adversaire de la Syrie. Cependant, le vote par le Congrès US du financement d’Al-Qaïda lors d’une séance secrète, l’absence de représentativité et d’autorité de la délégation de l’opposition syrienne, l’annulation de l’invitation de l’Iran la veille de la conférence, puis le discours introductif du secrétaire d’État John Kerry accusant la Syrie de toutes les responsabilités, sans parler des obstacles mis en œuvre par l’Union européenne pour empêcher physiquement la délégation syrienne de se rendre en Suisse, ont montré que Moscou se trompait ou avait été trompé.
Voir aussi, sur E&R : Syrie : la Russie met fin aux illusions des États-Unis