La résolution 1973 des Nations unies, qui a permis l’intervention de l’Otan en Libye, n’autorisait pas l’engagement de troupes au sol pour combattre aux côtés des insurgés libyens.
Cependant, l’on sait, grâce à quelques indiscrétions, que des commandos du Special Air Service (SAS) ont été déployés en Libye pour guider les frappes aérienne de la coalition, que d’anciens membres des forces spéciales britanniques, employés vraisembablement par une officine privée payée par des pays arabes engagés militairement dans l’opération, ont été vus à Misrata, semble-t-il pour faire le même travail et que des militaires français ont été aperçus à Zuwaytinah, à 150 km de Benghazi, près d’un centre de commandement rebelle.
Sans oublier que le New York Times a indiqué que des forces spéciales françaises et britannique ont coordonné l’action des rebelles lors de la marche de ces derniers sur Tripoli en août, ce que semble confirmer le blog Secret Défense, de Jean-Dominique Merchet, qui a affirmé que le commando Hubert avait donné un coup de main pour le débarquement d’insurgés venus de Misrata.
Mais bien évidemment, toutes ces actions clandestines n’ont jamais été confirmées officiellement, Paris et Londres ayant seulement admis avoir envoyé des « officiers de liaison » à Benghazi… Et d’avoir livré (seulement côté français), des armes dans le djebel Nefousa et envoyé des membres du Commandement des opérations spéciales (COS) pour sécuriser l’ambassade de France à Tripoli.
Pour le moment, seul le Qatar a reconnu ne pas s’être contenté d’avoir participé aux opérations aériennes. En effet, le chef d’état-major qatari, le général Hamad ben Ali al-Attiya, a reconnu qu’une centaine de soldats en Libye a combattu aux côtés des rebelles libyens.
« Des centaines de soldats du Qatar étaient présents dans toutes les régions, ils assuraient les opérations d’entraînement et les transmissions », a-t-il affirmé, à Doha, ce 26 octobre, en marge d’une réunion des chefs d’état-major des pays ayant participé militairement aux opérations en Libye. « Nous assurions la liaison entre les rebelles et l’Otan » a-t-il poursuivi, en justifiant cet engagement par la nécessité d’aider les civils ayant pris les armes sans « l’expertise militaire nécessaire ».
Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a remercié le Qatar, qualifié de « partenaire essentiel dans les toutes les batailles que nous avons menées ». Et il a même précisé que les militaires qataris ont « planifié » les combats qui ont conduit à la prise des villes tenues par les forces loyalistes.
Par ailleurs, la dernière édition du Canard Enchaîné affirme qu’au moins 50 militaires des forces spéciales françaises étaient à Syrte pour « traiter le Guide libyen et les membres de sa famille ». Et pour étayer son propos, l’hebdomadaire s’appuie sur des déclarations faites par des officiers du CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations) et du service Action de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure).
Selon le Canard Enchaîné, les Etats-Unis et la France ne souhaitaient pas un procès du colonel Kadhafi devant la Cour pénale internationale, car cela aurait fait du despote « une véritable bombe atomique ».
Ces informations sont-elles vraies ? Par le passé, le journal, qui passe généralement pour être très bien informé, s’était laissé abuser, semble-t-il, par un faux rapport attribué à la French National Intelligence Cell (FRENIC) mise en place à Kaboul par la Direction du renseignement militaire (DRM), lors de l’affaire d’Uzbeen.