Lors de la guerre en Irak, le Pentagone collaborait étroitement avec l’agence de relations publiques (PR) Bell Pottinger de Londres, se spécialisant entre autres dans la fabrication de fausses vidéos sur la nébuleuse terroriste Al-Qaïda.
Entre 2007 et 2011, le Pentagone a versé environ 540 millions de dollars à la société de communication Bell Pottinger pour la couverture de la guerre en Irak, notamment l’affirmation de l’image négative d’Al-Qaïda, annoncent les médias américains, se référant au Bureau du journalisme d’investigation (Bureau of Investigative Journalism).
Comme l’a indiqué Martin Wells, rédacteur vidéo de Bell Pottinger, cette société PR britannique devait accomplir trois types de travaux : produire des vidéos présentant Al-Qaïda sous un mauvais angle, fabriquer de faux bulletins d’informations qui auraient été présentés à la télévision arabe et réaliser des clips publicitaires tout aussi faux sur la nébuleuse terroriste.
Les militaires américains déposaient furtivement des disques avec de fausses vidéos d’Al-Qaïda lors de raids en Irak.
« Lors de perquisitions dans une maison, ils y laissaient discrètement de tels CD », a raconté M. Wells aux journalistes du Daily Beast.
Par la suite, le Pentagone suivait les adresses IP des personnes visionnant ces disques non seulement en Irak, mais aussi en Iran, en Syrie et même en Amérique.
Selon M. Wells, en Irak, les employés de Bell Pottinger travaillaient aux côtés des militaires et agents de renseignement américains sur la base de Camp Victory, située à Bagdad. Ils rendaient compte des résultats de leurs activités au Pentagone, à la CIA et au Conseil de sécurité nationale des États-Unis. En tout, Bell Pottinger employait en Irak trois centaines de personnes, essentiellement des Britanniques et des Irakiens.
Le Pentagone a confirmé sa coopération avec Bell Pottinger dans le cadre des opérations informationnelles et psychologiques des États-Unis en Irak, affirmant que les vidéos réalisées par la société britannique étaient « véridiques ». Le Daily Beast relève que l’Irak était une source de profits pour bien des agences de PR. Entre 2006 et 2008, une quarantaine de ces sociétés y opéraient, en produisant des vidéos et des clips publicitaires et organisant des sondages d’opinion.