Le Pakistan a déplacé ses armes nucléaires à bord de camionnettes afin de les dissimuler aux agences de renseignement américaines, accroissant le risque qu’elles soient subtilisées par des militants islamistes, ont rapporté vendredi deux magazines américains.
L’armée pakistanaise l’a décidé après le raid américain contre Oussama Ben Laden début mai, affirment l’Atlantic et le National Journal dans une enquête conjointe.
L’opération menée en territoire pakistanais contre le chef d’Al Qaïda a renforcé les peurs d’Islamabad que les Américains cherchent un jour à se saisir de l’arsenal nucléaire pakistanais afin qu’il ne tombe aux mains d’islamistes radicaux.
Le général en retraite Khalid Kidwai, qui dirige la Division des plans stratégiques (SPD) chargée de la sécurité des armes nucléaires, a dispersé divers composants et matériels sensibles dans différents endroits du pays.
Mais au lieu de les transporter dans des véhicules blindés au sein de convois protégés, les armes nucléaires « capables de détruire des villes entières sont transportées dans des camionnettes de livraison sur les routes embouteillées et dangereuses du pays », affirment les deux magazines.
Le Pentagone n’a pas souhaité faire de commentaire mais un officier américain de haut rang a confié vendredi que les Etats-Unis restaient confiants dans la capacité d’Islamabad à assurer la sécurité de ces armes.
« L’arsenal militaire pakistanais est en sécurité, bien gardé et bien défendu », a-t-il affirmé devant la presse sous le couvert de l’anonymat.
Selon les deux magazines, le Commandement américain des opérations spéciales (JSOC) s’entraîne depuis des années pour une opération contre une dizaine de sites nucléaires pakistanais pour désamorcer les bombes nucléaires ou s’en saisir en cas de perte de contrôle du pouvoir central pakistanais.
Les militaires américains auraient recours à des détecteurs de radioactivité capables de détecter les composants nucléaires et auraient construit un site de stockage caché dans un village factice sur la côte Est des États-Unis pour s’entraîner, croient savoir l’Atlantic et le National Journal.