Les 4 premiers F-16 C/D Block 52 des Forces Royales Air (FRA) marocaines ont été livrés le 4 août dernier lors d’une cérémonie organisée sur la 6e Base aérienne, située à Ben-Guerir, au nord de Marrakech.
En 2007, le Maroc a annoncé sa décision d’acquérir 24 F-16 C/D Block 52 auprès de Lockheed-Martin pour un montant de 2,4 milliards de dollars, les équipements, les services liés et la formation des pilotes étant compris dans le prix du contrat.
Initialement, Rabat voulait 24 Mirage 2000. Mais comme Dassault avait décidé d’arrêter les lignes de production de cet appareil après plusieurs échec à l’exportation, notamment en Afrique du Sud et en Pologne, Paris proposa alors 18 Rafale pour 2,1 milliards d’euros, hors armement.
Mais en raison de bisbilles politiciennes et de réticences, à Bercy, pour proposer un financement de la commande marocaine, et malgré un protocole d’accord, le marché passa sous le nez de Paris, d’autant plus que, de son côté, Washington avait fait le forcing pour s’imposer, en allouant une aide de 697,5 millions de dollars à Rabat et en appuyant le Maroc sur le dossier du Sahara occidental.
Finalement, les FRA disposeront, à terme, de 16 F16 C et de 8 F 16 D (biplace), dotés d’un moteur Pratt&Whitney F100-PW-229 et d’un radar APG-68. Ils pourront mettre en oeuvre des munitions air-air (missiles AMRAAM, Sidewinder), des armements guidés laser (GBU-10/12/24) et par GPS (GBU 31/18 JDAM), des AGM-65 Maverick et des AGM-88B Harm anti-radar. En outre, ils seront équipés de nacelles de désignation Sniper et de reconnaissance longue portée DB-100.
Ce contrat entre dans le cadre de la modernisation des forces armées marocaines et suit en cela la politique d’armement du voisin algérien, avec lequel le Maroc est en froid. D’ailleurs, le projet d’acquérir de nouveaux avions de combat a été annoncé immédiatement après l’intention affichée d’Alger de commander 60 appareils militaires auprès de Moscou.
Quoi qu’il en soit, les deux pays se sont lancés dans une course à l’armement depuis quelques années. Récemment, le gouvernement allemand a approuvé la vente de matériels militaires à Alger pour 14,6 milliards de dollars sur 10 ans. Le budget algérien de la Défense augmente chaque année de 10%, grâce aux recettes pétrolières. La lutte contre les groupes terroristes, tels qu’al-Qaïda au Maghreb islamique, explique en partie cette tendance. Mais pas seulement.
Quant au Maroc, l’évolution des dépenses militaires est aussi à la hausse. Elles s’élèvent à près de 3 milliards d’euros, dont 950 millions sont consacrés à l’équipement. Les dépenses allouées à la Défense représente 15% du budget marocain et 5% du PIB du pays.
Outre les F16, le royaume chérifien a également commandé – et/ou reçu – des hélicoptères Chinook, des appareils d’entraînement T6 Texan II, 4 avions de transport C-27J Spartan, des véhicules blindés et une frégate multimission (FREMM) française. Et sans oublier la modernisation de 27 Mirage F1 CH/EH, conduite par le consortium Astrac (Thales/Sagem), pour 420 millions d’euros. Il s’agit de transformer ces avions (version MF 2000) en les équipant d’un radar multimode RDY-3 et d’un kit de guidage air-sol AASM.