Le J-31, le second avion furtif chinois en cours de développement et dont l’existence avait été officiellement révélée lors de la visite à Pékin du sercrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, en septembre dernier, a effectué un premier vol de 11 minutes, le 31 octobre, depuis le site de la Shenyang Aircraft Corportation (SAC), dans la province du Liaoning.
Pour rappel, le J-20, le premier avion chinois dit de 5e génération développé par Chengdu Aircraft Corporation, avait réalisé son premier vol en janvier 2011. Cet appareil devrait être mis en service, au plus tard, en 2019.
Les raisons qui ont poussé la Chine à financer le J-31 restent encore à éclaircir. A priori, il ne s’agit pas d’un projet concurrent au J-20, étant donné que les deux avions ont des caractéristiques différentes, l’un étant probablement un chasseur bombardier, l’autre, un appareil de supériorité aérienne. Aussi, ils devraient se compléter mutuellement.
Il est également possible que le J-31 soit destiné à opérer depuis le porte-avions Liaoning, mis en service au sein de la marine chinoise en septembre dernier. Le fait qu’il soit doté d’un train d’atterrissage renforcé à double roue plaide en faveur de cette hypothèse (tout comme certaines illustrations). Mais SAC travaille déjà sur un projet d’avion embarqué, à savoir le J-15 Flying Shark, qui n’est en fait qu’une version dérivée du Su-33 russe.
Quoi qu’il en soit, la Chine devrait être le second pays, après les Etats-Unis, à disposer, à terme, de deux types d’avions dits de 5e génération. Cela étant, il reste encore des progrès à faire, notamment pour ce qui concerne la propulsion de ces appareils, actuellement dotés de moteurs d’origine russe. Il est toutefois prévu de les équiper à l’avenir de moteurs WS-13 fabriqués localement.
En outre, les ressemblances du J-31 avec les F-35 et F-22 américains laissent à penser que les ingénieurs chinois ont trouvé l’inspiration outre-Atlantique ou bien qu’ils ont bénéficié des terabits de données volés lors d’intrusion informatiques constatées en 2009 dans les systèmes informatiques de sous-traitants travaillant pour le compte de Lockheed-Martin.
C’est d’ailleurs la conclusion de Bill Sweetman, du magazine Aviation Week. En septembre dernier, il avait écrit que le J-31 était un F-35 sans les contraintes imposées par la variante STOVL (Short Take-Off Vertical Landing, ou décollage court et atterrissage vertical) de cet appareil.
“Il semble que les moteurs sont à l’arrière de la cloison qui porte le train d’atterrissage principal… Les concepteurs ont ainsi pu installer de longs compartiments armés”, avait-il observé, à propos du J-31. “Si vous vous demandiez à quoi ressemblerait un JSF (F-35) sans ces contraintes, nous avons maintenant un exemple concret. Malheureusement… Il est chinois” avait-il conclu.