Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), présidé par Richard Prasquier, fait actuellement pression pour empêcher une réunion au contenu politique et pro-palestinien le samedi 8 décembre à l’université de Toulouse II-Le Mirail. Nous reproduisons ci-dessous un e-mail du CRIF ainsi que le courrier envoyé au président de l’université. Un bon aperçu des méthodes employées par certains pour garantir la « démocratie »...
Le mail
Chers amis,
Vous trouverez ci-joint un courrier demandant l’annulation d’une réunion politique à l’Université du Mirail.
La présence de représentants d’une organisation terroriste comme le FPLP ne peut que nuire aux valeurs démocratiques auxquelles nous sommes tous attachés.
Si cette manifestation n’est pas annulée, nous organiserons avec tous les démocrates une action s’opposant sur place à la tenue de discours extrémistes. [1]
Du point de vue des valeurs démocratiques, ce qui compte lorsque l’on parle d’état de Palestine c’est de ne pas demander la disparition de l’état d’Israël comme l’exige le FPLP.
Ce qui compte quand on parle d’état de Palestine c’est aussi de s’interroger sur le type de régime politique qui y règnera.
Le CRIF Toulouse Midi-Pyrénées
CRIF TOULOUSE MIDI-PYRENEES
2 PLACE RIQUET
31000 TOULOUSE
Le courrier envoyé par le CRIF au président de l’université
Monsieur le Président,
Je souhaitais attirer votre attention sur la tenue d’un meeting politique le 8 décembre 2012 organisé par « Coup pour Coup 31 » dans l’Amphi 9 de l’Université Toulouse-Le Mirail.
Tout d’abord, il me parait utile de préciser qu’une des formes modernes de l’antisémitisme s’ancre dans le refus de reconnaître au peuple juif son droit à l’autodétermination, et demande donc la disparition de l’état d’Israël, sous le prétexte fallacieux qu’il serait « dans son principe » raciste.
Étant donné la qualité des intervenants, représentants du FPLP, organisation « mère » de tous les mouvements terroristes depuis les années 1970, c’est de cela qu’il s’agit et non pas d’une discussion argumentée sur telle ou telle politique initiée par Israël.
Malheureusement, sur le campus de l’Université Toulouse-Le Mirail, lors d’un évènement en date du 25 avril qui aurait dû permettre simplement un débat, des manifestants ont hurlé le nom d’une bataille qui eut lieu en 628 à Khaybar à côté de Médine où l’armée de Mahomet a assassiné des Juifs. Le mot Khaybar est, par exemple, souvent gravé sur les missiles visant Israël lancés par le Hezbollah, le « parti de Dieu » libanais.
Cela signifie en réalité « Mort aux Juifs » sans que cela tombe sous le coup de la loi.
Il y a quelques semaines Houria Bouteldja, du parti des Indigènes de la République, tenait une réunion à l’Université Toulouse-Le Mirail et elle ne fait pas, elle non plus, mystère de ses opinions sur les « sionistes » pour ne pas dire les Juifs, ce qui permet à nouveau de ne pas tomber sur le coup de la loi.
À Toulouse le 1er novembre, le Président de la République François Hollande déclarait :
« (L’antisémitisme) sera pourfendu dans toutes ses manifestations, les actes mais aussi les mots. Il sera pourchassé partout, y compris derrière toutes les causes qui lui servent de prétexte ou de masques ».
L’Université de Toulouse-Le Mirail peut, à juste titre, s’enorgueillir de remarquables formations. La liberté d’expression est bien sûr un élément fondamental de toute démocratie. Mais la liberté d’expression ne peut être confondue avec l’exhibition de la haine, et, en l’occurrence, de la haine antisémite.
Il semble regrettable pour l’ensemble des étudiants de Toulouse que l’on puisse caricaturer votre université en se référant à ces différents exemples.
Je suis à votre disposition pour discuter de l’éventuelle annulation de ce meeting ou d’autres sujets en relation avec ces évènements.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.
Nicole YARDENI
Présidente
Copie :
Monsieur Pierre COHEN – Maire de Toulouse.
Madame Marie-France BARTHET – Présidente du PRES Université de Toulouse.
Monsieur Henri-Michel COMET – Préfet de la Haute-Garonne.
Monsieur Régis GUYOT – Délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Monsieur Guillaume HOUZEL – Conseiller auprès de la Ministre de la Recherche et de l’enseignement supérieur.