C’est le FBI qui a tué Jean Seberg ! C’est à peu près l’accusation qu’a portée l’écrivain Romain Gary, son ancien époux, après la découverte de la dépouille de l’actrice dans une voiture stationnée dans une petite rue parisienne.
Jean Seberg, coupable de soutenir les mouvements noirs aux États-Unis, et particulièrement le plus radical, le parti des Black Panthers, a en effet été espionnée, harcelée et même calomniée par l’Agence fédérale américaine. Une pression intolérable pour une jeune femme psychologiquement fragile qui a donc fini par se donner la mort…
Même si les circonstances exactes de sa disparition – nous l’avons vu la semaine passée avec Monsieur X – n’ont pas réellement été éclaircies… Mais aujourd’hui, si mon interlocuteur revient sur cette affaire, c’est qu’il veut en profiter pour évoquer le combat des Noirs aux états-Unis et la féroce répression dont ils ont été victimes.
Au centre, il y a bien sûr la figure de l’inamovible et redoutable Edgar Hoover, patron du FBI… « Le plus grand salaud d’Amérique », selon son compatriote et biographe Anthony Summers. Raciste et réactionnaire, Hoover a en effet conduit une lutte implacable contre les organisations noires et il n’a pas hésité à user de méthodes illégales dans le cadre d’une mystérieuse opération, le « Co-Intel-pro ». C’est-à-dire le programme de contre-intelligence ou contre-espionnage… Un plan de grande ampleur destiné d’abord à juguler la menace communiste ou prétendue telle… Et dont les cibles seront ensuite les leaders noirs et plus généralement tous les opposants à la guerre du Viêt-Nam…