Merci à Guigui pour cet unique commentaire pertinent.
Ainsi donc pour devenir survivaliste il faut d’abord être consumériste . N’y aurait-il pas là une sorte d’ énorme contradiction interne.
Comme toujours , et avec une quarantaine d’années de retard sur les américains, nous devrions cultiver une nouvelle névrose "précautionnelle" ; nous en sommes déjà bardés. Aux EU , et pendant des années il ne fut question que d’abris anti-atomiques. Le concept était quand même plus sûr et mieux réfléchi que le projet d’évacuer nos pénates ( pour quelles
raisons au fait, pour échapper à quel danger, et pour vivre où )et de s’égailler dans une nature devenue brusquement le champ d’application d’une entraide universelle spontanée !..
Ce fut un excellent marronnier pour les journaux et qui
amusait beaucoup chez nous. Se moquer du côté "gogo" des ricains était un Sport volontiers pratiqué.
Il faut croire que les Français n’avaient pas encore perdu leur bon sens ni cette espèce de confiance en soi qui
favorise l’optimisme à longue échéance.
Faire admettre qu’il serait possible, moyennant une somme modique au regard de l’enjeu, d’échapper au "grand écartelage", est un business qui peut paraître sans grand risque d’affronter une clientèle mécontente. Le moment venu, pas question de trouver le SAV parmi les réfugiés !..
Seulement depuis toujours ça vire autrement.
Ainsi que dans les vieux livres et les manuels d’histoire d’antan on verra passer des bandes de "réensauvagés" pillant, tuant, brûlant , et le reste ... sous la conduite des plus forts, des plus malins et des moins aptes à organiser une société ( l’anarchie est un abri qui ne peut tolérer l’ordre ). Et se formeront des groupes de sauveurs protecteurs luttant contre des bandes d’ assassins ivres de massacres, les uns et les autres s’égorgeant avec une égale volupté et laissant aux chroniqueurs présents ou à venir la tâche de distinguer les bons des mauvais.
Et on n’est même pas sûr que cet étripage sera le dernier. Vaut mieux rester chez soi, rien n’est plus rassurant et confortable que les habitudes, ça aide à supporter les privations !
Parce que ça pourrait finir comme après 40 : des années de misère morne et rampante et de rabachage des vertus des premiers disparus.
Faim, ennui, désespoir, rien de glorieux... jusqu’à la venue des sauveurs ... ou pour très longtemps.
Suggestion : essayer de trouver une video de Serge Reggiani chantant "Les loups sont entrés dans Paris"