Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

La zone Asie-Pacifique sera la priorité stratégique de l’US Navy

Après avoir bénéficié de ressources financières toujours plus importantes depuis 2001, le Pentagone devra faire face à des coupes budgétaires de l’ordre de 400 milliards de dollars en 10 ans, voire même de 1.000 milliards si la commission bi-partisane du Congrès n’arrive pas à se mettre d’accord sur les dépenses à supprimer afin de réduire l’endettement record des Etats-Unis.

Et cette cure d’austérité tombe mal car le matériel de l’armée américaine, éprouvé par deux engagements militaires majeurs, à savoir l’Afghanistan et l’Irak, est dans un tel état qu’il faudra au moins trouver 30 milliards de dollars pour le remette en état. A cela s’ajoutent les coûts de couverture santé des vétérans, qui ont doublé en l’espace de 10 ans.

Aussi, pour le Center for a New American Security (CNAS), un groupe de réflexion basé à Washington et cofondé Michelle Flornoy, la vice-secrétaire à la Défense, le Pentagone devra redéfinir ses priorités tout en maintenant son effort en matière de recherche et de développement pour « assurer la prépondérance américaine dans l’art de la guerre ».

Selon le CNAS, et dans le nouveau contexte budgétaire, les forces américaines devront se focaliser plus particulièrement sur certaines régions du globe, c’est à dire où les intérêts des Etats-Unis sont en jeu. Ainsi, l’Afrique et l’Amérique latine ne seraient plus considérées comme primordiales.

De même que l’Europe, qui serait classée au troisième rang des priorités, ce qui, d’ailleurs, explique en partie les appels lancés au pays du Vieux Continent par Leon Panetta, le patron du Pentagone, et son prédécesseur, Robert Gates, à ne pas sabrer leurs dépenses militaires.

Le Moyen Orient et la Méditerranée seraient toujours considérées comme étant stratégiques pour Washington. L’approvisionnement en pétrole en est une des raisons. Les activités nucléaires iraniennes en sont une autre.

Mais les régions les plus essentielles, aux yeux du CNAS, sont celles du Pacifique et de l’océan Indien, où il est préconisé d’y maintenir une présence navale et aérienne accrue. Il s’agit notamment de lutter contre la proliféraration d’armes de destruction massive et le terrorisme et de prévenir tout conflit dans la zone, en particulier entre l’Inde et le Pakistan, et de garder un oeil vigilant sur les activités militaires chinoises.

Mais avec les coupes budgétaires qu’elle aura à subir alors que son format été réduit depuis 2001, passant de 360.000 à 325.000 marins et de 316 à 285 navires, la marine américaine va faire de la région Asie-Pacifique sa priorité stratégique.

« L’Asie sera clairement une priorité et nous devrons ajuster nos opérations en conséquence », a ainsi déclaré l’amiral Greenert, le chef d’état-major de l’US Navy, qui également rappelé la nécessité de « maintenir une présence dans les autres zones sensibles ». « Si nous ne sommes pas dans certaines régions du monde, alors les choses peuvent s’envenimer et devenir un problème plus grave par la suite » a-t-il précisé.

« Nous mettons au point une stratégie de défense de sorte que lorsque les décisions budgétaires seront prises, elles puissent s’inscrire dans le cadre de la future stratégie militaire » a encore indiqué l’amiral Greenert.

Pour faire des économies, il faut trouver des solutions innovantes, selon cet officier. L’une d’entre elles consisterait à à pré-positionner les navires de l’US Navy au plus près des zones de crise, afin de limiter les dépenses en carburant. Mais il est probable que la marine américaine perdra l’un de ses 11 porte-avions, le budget pour financer la prochaine période d’immobilisation pour entretien de l’USS George Washington n’ayant pas encore été alloués.