Quelques jours après, le voile se lève peu à peu sur les conditions de la libération des otages français enlevés le 19 février dernier à Dabanga dans l’Extrême-Nord du Cameroun.
Les sept membres de la famille Tanguy Moulin-Fournier ont été libérés le 19 avril 2013 entre 2 et 4h du matin. Ils ont été récupérés à deux kilomètres de Banki, précisément à Narikou, une bourgade rétrocédée au Cameroun à la suite de la décision de l’arrêt de la Cour de Justice de la Haye, dans le cadre de l’affaire Bakassi intervenue en octobre 2012.
Là, une rivière fait office de frontière entre le Cameroun et le Nigeria, et en saison sèche comme c’est le cas actuellement, la traversée se fait tranquillement pour les piétons.
De sources concordantes nigérianes, les intermédiaires ont conduit les otages au lieu de leur libération à bord de deux véhicules, dont une Toyota Prado suivie d’un pick-up neuf. Le petit convoi était escorté de deux motos. Tout ce beau monde a été aperçu à Banki aux environs de 20h, puis, le convoi, trop voyant, est reparti vers le village Barkari se remettre au vert, avant de rejoindre péniblement le lieu du rendez-vous.
Au total, le convoi comportait une vingtaine de personnes, otages et intermédiaires de l’escorte compris. Une fois l’échange fait, l’équipe camerounaise chargée de récupérer les otages, constituée pour l’essentiel des hommes du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), a immédiatement repris la route pour Maroua.
Les otages ont été directement conduits à l’aéroport de Maroua où, arrivés autour de 6h, ils ont embarqué dans un avion militaire de fabrication chinoise de l’armée camerounaise. Celui-ci s’était posé discrètement la veille, dans la nuit, sur le tarmac de l’aéroport de Maroua avec à son bord une illustre personnalité : le Secrétaire Général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Sans doute, avait-il été dépêché sur les lieux une fois la certitude acquise que les otages seraient bel et bien libérés dans les heures qui suivaient. Puis, intervient le communiqué de la Présidence de la République alors même que les otages avaient à peine foulé le tarmac de l’aéroport de Yaoundé Nsimalen et que Ferdinand Ngoh Ngoh était à peine descendu de l’avion militaire...