Des problèmes techniques retardent la réouverture du terminal pétrolier de Zoueïtina, l’un des quatre ports pour lesquels le gouvernement est parvenu à un accord avec des rebelles autonomistes de l’est de la Libye afin d’obtenir la fin de leur occupation, a annoncé dimanche le ministre de la Justice.
Aux termes de cet accord, l’activité devait reprendre immédiatement aux terminaux d’exportation de Hariga et Zoueïtina et dans un délai d’un mois à ceux de Ras Lanouf et Es Sider, plus importants.
Salah al Merghani a toutefois déclaré dimanche que le terminal de Hariga, dans la région de Tobrouk à l’extrémité orientale de la Libye, serait le seul à redémarrer dans l’immédiat en raison de problèmes techniques à Zoueïtina, bloqué pendant huit mois.
"Il y a des dégâts (à Zoueïtina) en raison de la longue fermeture", a dit le ministre de la Justice lors d’une conférence de presse télévisée à Benghazi, capitale de la province orientale de Cyrénaïque.
Il a refusé d’avancer une date pour le redémarrage de ce terminal d’exportation d’une capacité de 70 000 barils par jour ou pour ceux de Ras Lanouf et Es Sider.
"Les discussions pour la réouverture de Ras Lanouf et Es Sider commenceront uniquement après la réouverture de Zoueïtina", a-t-il dit.
La formation de la commission d’enquête sur les soupçons de corruption dans le secteur pétrolier, l’une des principales revendications des rebelles, a elle aussi été retardée car les deux parties ne se sont pas encore entendues sur sa composition, a poursuivi le ministre de la Justice.
Le gouvernement libyen, qui peine à imposer son autorité aux différents groupes armés issus du renversement de Mouammar Kadhafi en 2011, a grand besoin d’augmenter les exportations de pétrole, qui sont sa principale source de revenus et un élément essentiel de financement des importations de nourriture.
Le Parlement n’est pas parvenu à adopter de budget pour 2014 car la production pétrolière s’est effondrée à 200 000 barils par jour, alors qu’elle était de 1,4 million l’été dernier lorsque les occupations de gisements dans l’ouest du pays et de terminaux ont commencé.
La Tunisie, pays voisin, a annoncé dimanche qu’elle proposait sa médiation en Libye pour tenter d’y faciliter l’ouverture d’un "dialogue national" dans le but de mettre fin à la paralysie des institutions, liée aux querelles politiques sur fond de rivalités tribales.
Le gouvernement libyen, les Nations unies et plusieurs ambassadeurs étrangers soutiennent cette initiative, a dit un porte-parole du ministère tunisien des Affaires étrangères, sans fournir de date pour l’ouverture de ce dialogue national.
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