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La règle de la minorité à l’école : les Dys

Une professeur du second degré nous écrit

Suite au visionnage des vidéos d’Alain Soral et à propos des handicapés, je voulais juste vous apporter mon témoignage, celui de professeur du second degré.

À l’heure actuelle, un professeur ne fait plus cours à la classe dans son ensemble, mais doit orienter son cours au plus près des besoins éducatifs spécifiques des élèves, donc individuellement. C’est la pédagogie dite « différenciée » ou encore « individualisée ». La sémantique – subtile ! – de nos Maîtres à penser en termes de pédagogie cache une réalité univoque.

Un élève lambda reçoit un enseignement classique, donc à priori sans attention particulière, alors que ce que nous appelons dans la profession un « Dys » (dyslexique, dyspraxique, dyscalculique, dysorthographique, la liste est longue …) reçoit un enseignement de base, avant même de commencer le cours, à la carte.

Concrètement, c’est un travail d’une lourdeur bureaucratique et pédagogique pénible et chronophage, que nous sommes tenus légalement de fournir afin de faire en sorte que les « Dys » soient intégrés au mieux en cours (photocopies de couleurs différentes, au format différent, travail fourni sur clé USB, ordinateur portable, reformulation en cours des consignes, réunions avec les professionnels pour une remédiation efficace, AVS : Aide de vie scolaire qui aide l’élève en difficulté, compte-rendus diagnostiques réguliers etc.).   L’évaluation est faite de telle façon que la performance du « Dys » (ce qu’il produit sur la copie) est fallacieusement considérée comme équivalente à celle de l’élève classique (dictée à trous ou à choix multiples quand les autres font la dictée en entier, évaluations raccourcies, évaluations orales quand les autres doivent rédiger les réponses à l’écrit… et même « tiers-temps » – temps supplémentaire – ou scripteur aux diplômes nationaux) ce qui :

- donne des résultats erronés quant au niveau réel du Dys et donc est foncièrement injuste pour tous ;
- fait croire à l’adolescent (et à ses parents …) qu’il n’est pas différent des autres et même pire : qu’en général la société doit se plier à ses besoins et ses exigences. On crée alors des tyrans en devenir, alors qu’un adulte épanoui, c’est celui qui admet les frustrations et qui peut donc, ainsi, les dépasser et les sublimer (je ne reviendrai pas ici sur le rôle du père… lire Alain Soral) ;
- accroît la masse de travail de l’enseignant de façon significative ;
- et, donc, à terme, détruit l’École de la République. Quand les Dys sont la priorité du prof, le reste de la classe est laissé pour compte.

Certains élèves Dys progressent mieux et plus vite que les autres car le professeur est dans l’obligation de passer son temps à mettre en place les stratégies de remédiation qui lui sont imposées, au détriment des autres élèves de la classe. En d’autres termes : si vous avez les moyens d’aller voir l’orthophoniste et de faire suivre votre enfant tout au long de sa scolarité, cet élève réussira mieux qu’un élève lambda, pareillement en difficulté mais plus défavorisé, ou simplement moins suivi et donc diagnostiqué plus tard… s’il l’est jamais un jour. Chaque élève est susceptible d’avoir des besoins propres auxquels l’enseignant ne peut se consacrer si son temps est absorbé par la seule pédagogie différenciée au profit des Dys.

Je n’écris pas ici un pamphlet contre la différence ou contre les élèves en difficulté, je tente simplement, à travers ce témoignage, de montrer l’injustice et l’absurdité d’un système éducatif qui met en avant les handicapés de la classe au détriment des autres, majoritaires, qui peuvent être de surcroît eux-mêmes en difficulté.

Le corps enseignant blâme, en coulisses, dans la salle des profs, la « société individualiste ». J’irai plus loin, à l’instar de l’analyse d’Alain Soral sur les handicapés : la question de l’intégration des Dys, les handicapés de la classe, est symbolique et hautement représentative du dérèglement dont a besoin le libéralisme. Il s’agit d’idéologie. Comme la question du mariage gay et de toutes les autres revendications des minorités, c’est la question du communautarisme et donc du système libéral : on met en avant la minorité au détriment de la majorité sous couvert fallacieux et hypocrite de « démocratie » et d’ « intégration ». On crée des règles et des lois pour chaque minorité de façon à ce que la majorité n’en ait plus, de façon à ce qu’elle n’existe plus, même. On divise pour mieux régner, à l’École aussi.

Une professeur

Comprendre le communautarisme avec Kontre Kulture :

 






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61 Commentaires

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  • #287360
    Le 20 décembre 2012 à 01:16 par Pch
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    Mon Dieu que c’est malheureux de lire cela.
    Je vous souhaite d’avoir des enfants dys que nous parquions dans des classes d’HANDICAPES puisqu’il s’agit de cela, pour ne pas avoir à DERANGER le professeur qui ne veut surtout pas remettre sa façon d’enseigner en question.
    C’est grâce à votre immobilisme et votre étroitesse d’esprit que le système éducatif français est en souffrance.
    Comme cela a été signalé auparavant, les adaptations faites pour un dys bénéficient aussi aux élèves non dys. Donc pourquoi parler d’enseignement différencié, alors qu’il s’agirait seulement d’adapter le support ?
    Enfin, je ne me fais pas d’illusion, le fond du problème est toujours le même, le travail à la maison est toujours trop important pour des professeurs tels que vous. Je remercie d’autant plus l’équipe enseignante qui accueille mon fils et qui tente de l’aider. C’est marrant, mais à part les adaptations, il fait exactement le même travail que les autres.
    Vous me répugnez.
    Bravo aux enseignants qui tentent d’aider ces enfants qui ont aussi droit à leur chance et qui pourront devenir des artistes, des scientifiques, des manuels ...
    Einstein était DYS !!!
    Tous ne seront pas Einstein, mais si on l’avait parqué, il aurait pu devenir agriculteur comme le disait un commentaire. Non mais, quel monceau de conneries.
    Je rêve !!!
    Internet est très utile pour des gens comme vous afin de déverser des inepties.

     

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  • #287455
    Le 20 décembre 2012 à 09:18 par Mademoiselle08
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    Ah oui,je suis complètement d’accord avec l’auteur de ce fabuleux article, et pourquoi pas même laisser les dys à part ou au fond , comme les myopes, les handicapés moteur, les noirs, les gays, les roms, les tatoués, les brun trop basanés... Ah j’oubliais les arabes bien sûre avec leur casquette évidemment. Bon les minorités nous prennent trop de temps, vive les enfants normaux gentils et intelligents. Moi en tant qu’orthophoniste je ne prends pas les cmu,car ils sont trop absents et laxistes, je suis dans un bon quartier catholique pratiquant et mes livres de chevet sont ceux d’Alain Soral que j’adore. J’assume... Je le revendique et je suis pour la réouverture des camps de travail forcés pour les jeunes trop durs (voire les camps de concentration pour les autres). Laisser aussi la place aux garçons devant en classe car c’est eux en majorité qui auront les plus grandes fonctions et responsabilités plus tard. Je suis pour une vie juste et libre...
    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire...

     

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  • #287943
    Le 20 décembre 2012 à 20:54 par F. Rava-Reny
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    Enseignant moi-même en collège, lycée et lycée pro, je partage votre constat : oui, il est difficile de mettre en place une pédagogie différenciée, et oui, elle interroge sur l’égalité de traitement, voire l’équité, envers les élèves.
    Quand on ne connaît pas la gestion mentale, la pédagogie différenciée est un mirage.
    Par contre, quand on connaît suffisamment la gestion mentale, adapter son cours à chacun est non seulement tout à fait possible, mais en plus on peut hisser tous les élèves, et même les dys !, au niveau attendu. Sans tiers temps ou autre.

    Seulement voilà, il y a très peu de vrais formateurs en gestion mentale d’une part (beaucoup s’en réclament sans avoir de qualifications solides), et il y a encore moins de formations proposées aux enseignants.
    Une des raisons : c’est un courant pédagogique issu de l’enseignement privé donc on le méprise/méconnaît dans le public. À quand une réconciliation des pédagogies, au service de tous et même des dys ?...

     

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  • #288669
    Le 21 décembre 2012 à 21:33 par cz
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    La réalité est que, de manière générale, les handicapés sont intégrés dans l’enseignement normal de manière à faire des économies. Il faut savoir que les établissements ont des objectifs de taux de handicapés. cf. "grandir à l’école". Leur intégration se fait naturellement au détriment des autres élèves et du prof.

     

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  • #289747
    Le 23 décembre 2012 à 14:23 par Stan
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    L’idée de ne pas exclure les handicapés (mais il faut déjà savoir de quels handicaps on parle) du reste du monde est évidemment louable, tant qu’elle n’est pas motivée par une volonté de mettre tout le monde au pas, à des fins ultra libérales.
    Maintenant mélanger handicapés et élèves sans handicaps dans les mêmes classes, c’est contre productif à mon avis. L’idée de faire des classes à part, sans faire pour autant des sous-programmes pour les uns, me parait pas diabolique. On nous dira que c’est une stigmatisation, une exclusion, mais les enfants ne sont pas idiots, si on leur explique bien les choses, ils comprennent. Et dans la cour, ou d’autres activités, tous les enfants pourront être ensemble. Handicapés et non handicapés ne sont pas obligés d’être ensemble en classe. Après, certains handicaps ne permettent pas du tout ça, et y a pas d’autre choix que de faire des établissements spécialisés.

     

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  • #291606
    Le 26 décembre 2012 à 15:25 par la prof en question
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    Bonjour.
    Chose promise chose due, je réponds avec un peu de retard à vos commentaires.
    Certains commentaires mettent en parallèle le prof et le médecin ou le juge. Cette analogie me semble caduque, car les juges et les médecins travaillent avec les handicapés du système, or les profs travaillent avec un éventail de personnes bien plus large.
    De même le parallèle avec Einstein, qui fut l’escroc intellectuel du 20ème siècle, ayant repris à son compte les avancées de Poincarré, me semble mal à propos ici. D’autres Dys ont beaucoup plus de mérite.
    A tous ceux qui pensent que la pédagogie différenciée bénéficie à tous, je fais la remarque suivante : il faut faire attention aux termes utilisés. Si la pédagogie différenciée c’est celle qui permet à tous d’atteindre leur potentiel voire même de le dépasser, il me paraît évident que c’est le rôle du prof que de faire en sorte que tous les élèves, avec leurs besoins spécifiques, soient pris en compte. C’est donc, en fin de compte, la pédagogie tout court. Ce qui me permet de faire la remarque suivante : je m’attendais à ce que mon écrit soit interprété comme un refus d’adapter mon cours aux élèves en difficulté. Il ne s’agit pas de cela. Ce que je réprouve c’est que les Dys deviennent une priorité au détriment du groupe classe. Donc des autres élèves qui peuvent être en difficulté. A titre d’exemple mon établissement accueille quatre élèves étrangers qui ont souvent été déscolarisés, et ne parlent pas, ou mal, français. Je considère que c’est mon travail que les aider au même titre que les autres mais ne le peux matériellement pas. Leurs parents ne parlant pas français, ils ne s’impliquent pas dans l’éducation de leurs enfants et donc font peu de réclamations au corps enseignant, contrairement à ceux qui ont des enfants Dys. Je pourrais également parler d’autres élèves qui ont des problèmes sociaux, cognitifs ou d’apprentissage pur et que je n’ai pas le temps d’aider pour les mêmes raisons. Ou d’autres qui sont simplement un peu en retard et à qui j’ai moins de temps à consacrer.
    Je suis d’accord avec un commentaire qui souligne que les Dys n’ont pas la responsabilité de leur handicap et qu’à ce titre l’école doit les aider. Je dis simplement aussi qu’ils ne sont pas les seuls.
    La diversité c’est la richesse de la vie, je suis fondamentalement d’accord. Et j’irai plus loin : il est important de reconnaître ce que nous avons tous en commun pour vivre en harmonie de façon à appréhender nos différences de serei

     

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  • #291610
    Le 26 décembre 2012 à 15:30 par la prof en question
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    sereine et ne pas stigmatiser un groupe vis-à-vis d’un autre.
    Je trouve anormal cet état de fait qui avantage une catégorie d’apprenants par rapport aux autres, voilà tout. J’ai pu lire que je ne connaissais pas les Dys, je ne vais pas faire ici davantage état de mon parcours professionnel que de vous dire que chaque formation proposée sur les élèves en difficulté je l’ai suivie. C’est justement parce-que je connais le sujet que je me permets d’en parler. Je pousse même le vice à considérer les élèves précoces comme des élèves en difficulté. Au delà de mon expérience personnelle, il apparaît important de souligner que les professeurs en général ne sont pas ou mal formés aux élèves en grosse difficulté, dont les Dys. Doivent-ils l’être ? Qu’en est-il de l’illettrisme, de l’alphabétisation des élèves étrangers, et des élèves aux troubles de la personnalité …. ? Doit-on en faire des groupes au sein du groupe-classe ?
    Il y a des besoins spécifiques qui ne peuvent être pris en charge par des professeurs non ou mal formés. On a donc besoin d’une pédagogie spécialisée qui n’a plus lieu (disparition des RASED entres autres) : on se débarrasse de tous ceux qui ont des besoins spécifiques dans l’enseignement général car on ne veut pas créer d’enseignement spécialisé pour faire face à leurs besoins. Entre l’ostracisation et le nivellement par le bas, il existe un juste milieu je suis d’accord avec vous. Et je me répète : le système ne souhaite pas le trouver, ce juste milieu. Car le problème des élèves en difficulté, comme j’ai pu le lire, c’est le problème d’abord d’un système capitaliste qui intervient à mauvais escient : au lieu de résoudre le problème de façon efficace avec une solution simple : baisser le ratio prof/ élève, on intervient avec des mesures qui n’en sont pas, on créé des AVS mal payés et mal formés, on s’adresse à une partie des élèves mais pas à tous, et plus récemment on fait des TICE (ordinateurs etc) une priorité, une solution, qui me semble aussi viable que le seul recours aux livres peut l’être en cours.
    Cette inflation des Dys me semble donc une conséquence de ces pédagogies et autres mesures mises en oeuvres depuis 30 ou 40 ans qui soldent l’ échec programmé de l’Education Nationale. Il ne s’agit plus de former des esprits critiques mais de futurs consommateurs écervelés. Il s’agit aussi de former les esprits à accepter le communautarisme comme allant de soi, au détriment de la nation.

     

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    • #301445
      Le Janvier 2013 à 16:31 par Un Nantais à Paris
      La règle de la minorité à l’école : les Dys

      "Cette inflation des Dys me semble donc une conséquence de ces pédagogies et autres mesures mises en oeuvres depuis 30 ou 40 ans qui soldent l’ échec programmé de l’Education Nationale"

      Cette seule phrase manifeste du flou de votre pensée et de votre propension à stigmatiser les enfants dys, d’ailleurs au mépris de votre mission d’enseignante, comme vous l’ont rappelé nombre de vos collègues dans les commentaires.
      Quelle inflation de dys ? Leur difficulté spécifique d’apprentissage en milieu scolaire est simplement mieux dépistée aujourd’hui qu’elle ne l’était hier. Ils ne sont pas plus nombreux et encore moins une conséquence d’une quelconque pédagogie.
      Lisez "le cerveau singulier", du neurologue Michel habib, spécialiste des dys, ou "lecture et dyslexie", de Liliane Sprenger-Charolles, directrice de recherche au CNRS, cela améliorera votre compréhension du sujet.
      Et cessez de les traiter handicapés, c’est consternant. Edison, Tesla, Edgar Allan Poe, Auguste Rodin, Agatha Christie, J.F Kennedy et beaucoup d’autres illustres noms étaient dyslexiques.
      Même du haut de votre estrade, vous ne risquez guère d’être à leur hauteur.

       
  • #296430
    Le 4 janvier 2013 à 01:44 par flashdate
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    Je suis dys et tout a fait de l’avis de ce professeur. Le systeme scolaire n’est pas adapté et alors ! Les parents d’enfants dys en demande parfois trop et c’est bien dommage car ces enfants ont des ressources innépuisables mais ils doivent se donner les moyens de réussir en travaillant plus et en acceptant leur handicap et je pense notament au dysphasique qui est un trouble severe. Au cours des siecles, les especes qui ont survécu sont celles qui ont su s’adapter...

     

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  • #298373
    Le 6 janvier 2013 à 23:13 par Clr
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    Le métier d enseignant est certes lourd en travail mais combien enrichissant par la diversité de ces élèves.
    Je suis enseignante en ULIS dans un collège et heureusement que mes collègues ne reagissent pas comme vous lorsqu’ils accueillent un de mes élèves dans leur classe d inclusion.
    Lisez Sylvain Connac et vous comprendrez qu il est possible de travailler avec une classe hétérogène. Il faut juste avoir envie de revisiter ses pratiques pédagogiques, d innover. Mais cela vous demandera encore un peu de travail...

     

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  • #300970
    Le 10 janvier 2013 à 23:11 par alexandra
    La règle de la minorité à l’école : les Dys

    J’aurais juste une question pour l’auteure de l’article. Avez vous (à la maison) un enfant DYS ?

     

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