La règle d’or ? Elle existe déjà sous le nom de code de "Pacte de stabilité" européen. Sauf qu’une bande d’apprentis sorciers, "laxistes et irresponsables" (pour reprendre les termes de la majorité), l’a transformée en plomb... avec Sarkozy dans le rôle de l’alchimiste en chef.
Ce pourrait être amusant, si ce n’était pas triste. Tous ces pays qui votent ou prévoient de voter une "règle d’or" limitant les déficits publics à 3% du PIB... C’est beau. Et Sarko de se poser en leader européen en demandant, avec l’Allemagne, que les pays de l’Union Européenne se rallient à lui. Une belle leçon de responsabilité politique !
A un détail près : il existe, encore aujourd’hui, un "Pacte de stabilité" européen. Voté en juillet 1997, celui-ci oblige les États membres à maintenir leur déficit annuel en dessous de 3% du PIB et leur dette publique en deçà de 60% du même PIB. Soit exactement la règle d’or tant vantée par la majorité présidentielle. Curieux... pourquoi créer une loi qui existe déjà ?
Une règle plaquée or...
La réponse est simple : ce Pacte de stabilité a été violemment attaqué par une bande de dégénérés "laxistes et irresponsables" (termes régulièrement aboyés par les chiens de garde du gouvernement). Le 27 avril 2009, l’Union européenne a même été jusqu’à lancer officiellement des procédures pour déficit excessif contre quatre de ces dangereux profanateurs qui "hypothèquent l’avenir de nos enfants" : l’Irlande, la Grèce, l’Espagne et... la France. Oups.
... qui a du plomb dans l’aile
N’écoutant que son courage, Sarkozy a fait des pieds et des mains pour que cette procédure soit enterrée, et que le Pacte de stabilité soit enfoui, profondément. Depuis, grâce à ces mécréants, le Pacte n’est plus respecté. Et les déficits publics battent des records : 6,4% en moyenne sur la zone euro en 2010 ; 32,4% pour l’Irlande, 10,5% pour la Grèce, 10,4% pour le Royaume-Uni, 9,2% pour l’Espagne, 9,1% pour le Portugal... 7% pour la France. Et cela, en toute impunité.
Voilà comment l’ensemble des dirigeants des pays de la zone euro - Sarko en tête - se sont assis sur le Pacte de stabilité... que certains - Sarko en tête - veulent faire revoter sous un nouveau nom : la "règle d’or", ça sonne bien. Bravo ! "Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots", disait Jean Jaurès... Paix à son âme.