La porte-parole de la police de Jérusalem a nié toutes les violations perpétrées à l’encontre des journalistes tandis que l’équipe de RT en arabe qui se trouvait à Jérusalem pour couvrir la fête a été molestée par la police.
« La liberté de la presse est garantie pour tous les journalistes, locaux ainsi qu’étrangers », a indiqué la porte-parole de la police Luba Samri à RT, lorsque la chaîne s’est adressée à elle après que sa correspondante Dalia Nammari qui couvait le 48e anniversaire de la réunification a été attaquée par la police israélienne.
Luba Samri a mentionné qu’au cours des affrontements qui se sont tenus à Jérusalem entre policiers et Palestiniens, plusieurs infractions à la loi ont été constatées, telle que l’attaque de la police, des jets de pierres et de bouteilles. Cependant, d’après elle, les journalistes se trouvaient en sécurité parce que la police faisait tout pour la garantir.
« Il y avait beaucoup de gens, c’est pourquoi nous avons pris des mesures, y compris la désignation d’une certaine zone à part pour les journalistes pour leur propre sécurité », a-t-elle expliqué en renonçant d’admettre toute violation.
Cependant, James Petras, ancien professeur de sociologie à l’Université de Binghamton, a qualifié les déclarations de la police de « manipulation très cynique de la réalité qui tente d’imputer les agressions à des adversaires non identifiés » :
« C’est le contraire de ce que nous savons, de ce que nous voyons. Il ne fait pas de doute que lorsque des dizaines de policiers israéliens s’en prennent à une personne seule, cela constitue un acte d’agression », a-t-il indiqué en ajoutant qu’Israël agissait à la façon d’un État policier, ce qui porte atteinte à la reconnaissance internationale des droits de journalistes.
Le témoignage de la journaliste
Malgré les déclarations de la police en ce qui concerne la « liberté de presse », l’équipe de RT en arabe composée de la correspondante Dalia Nammari et de l’opérateur Muhammad Aishu a été prise à partie alors que la fête battait son plein.
Un policier s’est approché de la correspondante a pris son oreillette alors qu’elle était en direct. De plus, les policiers ont commencé à les menacer et les ont obligés à partir. « Ils ont dit que si je ne m’éloignais pas, ils allaient recourir à la force », a expliqué Dalia Nammari. Cependant, avant de partir, elle a réussi à capturer quelques images des attaques perpétrées contre des palestiniens par les forces de l’ordre israéliennes.
L’équipe a ensuite été prévenue de rester à distance du site. Et quand ils ont tenté de s’approcher, la police les a repoussé. « Alors chaque fois que nous essayions de bouger et prendre des photos de la marche, la police nous repoussait. Le caméraman a aussi été bousculé au moment où il essayait de filmer la police en train d’arrêter des palestiniens. Ils ont d’ailleurs en partie cassé la caméra », a-t-elle confié.
Cet incident qui s’est passé avec l’équipe de RT en arabe n’est pas le premier cas. Des journalistes locaux ainsi qu’étrangers ont eu des confrontations avec la police israélienne. L’un des cas a été signalé le 30 mars 2012, quand une correspondante de Jewish News One a été victime de grenades assourdissantes au cours d’une manifestation de la « Journée de la Terre » à Jérusalem. De plus, un photojournaliste d’Associated Press s’est retrouvé sous les tirs de la police des frontières le 28 octobre 2012.
La chaîne RT en arabe a eu à se plaindre plus d’une fois des méthodes israéliennes. Plus tôt cette année, une autre équipe de RT en arabe s’est retrouvée bombardé par des grenades assourdissantes au cours d’une manifestation de 30 mars. Début 2014, le bureau de la chaîne situé dans le bâtiment de Palmedia à Ramallah, envahi par les forces israéliennes au cours des opérations militaires, a été dévasté.
En 2012, le bâtiment des éditions Al Shorouk situé à Gaza, qui comprend aussi un bureau de RT, a été la cible de frappes aériennes perpétrées par Israël à deux reprises. Le correspondant de RT en arabe Saed Suerki a indiqué que l’armée de l’air israélienne visait intentionnellement des immeubles qui abritent les bureaux de médias locaux et étrangers depuis plus d’une décennie.