La Bundesbank est mise sous pression, rapporte le journal Frankfurter Allgemeine : on lui demande de rapatrier l’or allemand détenu à l’étranger le plus rapidement possible. Or, des rumeurs affirment que 1 500 tonnes d’or, censées se trouver à New York, ne s’y trouveraient plus, et que cela expliquerait pourquoi la Bundesbank est si évasive à propos de leur rapatriement.
L’Allemagne aurait constitué des réserves d’or de l’ordre de 3 400 tonnes, dont la majeure partie est stockée à l’étranger, pour des raisons historiques. En effet, pendant la Guerre Froide, on a craint que Francfort ne passe sous la zone d’influence des forces du Pacte de Varsovie. Les réserves ont donc été dispatchées entre plusieurs places mondiales : une partie a été laissée à Francfort, le reste aurait été transféré à Paris, New York, et Londres. Aujourd’hui encore, la Banque de France détiendrait 11% des réserves d’or allemandes, Londres, 13%, et la Fed à New York, 45%. Pour sa part, la « Buba » conserverait 31% de la quantité d’or.
Jusqu’à présent, la Bundesbank avait argué que le retour de l’or était trop coûteux pour que tout se fisse en une fois. Elle a payé 600 000 euros pour le rapatriement de 37 tonnes d’or ; une grosse partie de cette somme se rapporte à l’assurance sur le transport, qui est exorbitante. La banque centrale allemande a donc présenté un programme de rapatriement progressif du métal précieux allemand.
Elle a déjà planifié le retour de 300 tonnes de New York, et de 374 tonnes de Paris, mais il y a eu des délais, ce qui a alimenté toutes sortes de théories du complot.
15 300 citoyens allemands ont déjà signé une pétition pour demander « le retour de notre or », le rapatriement de l’or détenu à l’étranger, dont Hans-Olaf Henkel, ancien président d’IBM Europe, et de la fédération de l’industrie BDI, et ancien europhile déçu. Henkel est également le président du parti eurosceptique Alternative Für Deutschland.
Philipp Missfelder, un membre de la CDU, a émis des doutes concernant la capacité de la Bundesbank à atteindre ses objectifs en terme de délais du rapatriement. Le Frankfurter Allgemeine a interviewé Carl-Ludwig Thiele, l’un des membres du conseil de la « Buba », qui se veut rassurant :
« J’étais à New york personnellement, nous avons vu les lingots, nous les avons pesés, en avons compté quelques uns, tout était en ordre. Les Américains nous ont dit : C’est votre or, vous pouvez le récupérer à tout moment ».
Il affirme que depuis 2009, l’on ne pratique plus la location des réserves d’or, comme cela se produisait par le passé.
L’Allemagne souhaite avoir récupéré la moitié de ses réserves physiques du métal précieux d’ici 2020.
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