À peine nommés, les responsables socialistes s’empressent de faire voter une nouvelle loi sur le harcèlement sexuel. Les mêmes qui naguère défendaient DSK, ont apparemment la mémoire courte.
L’empressement du parti socialiste à faire voter une nouvelle loi suite à la décision du Conseil constitutionnel qui avait abrogé les dispositions pénales en matière de harcèlement sexuel était assez prévisible.
L’actuelle ministre des Droits des femmes n’a pas attendu le discours de politique générale du Premier ministre pour annoncer le souhait du gouvernement de légiférer rapidement sur le sujet. Il s’agissait de combler selon leurs dires un « vide juridique ».
Quiconque a étudié le droit, sait pertinemment que cette notion est un terme journalistique et qu’elle n’a aucun sens pour les juristes. De plus, le code pénal regorge déjà de dispositions prévoyant des sanctions en cas de harcèlement ou d’agressions sexuelles en tout genre.
Dans son dernier entretien mensuel, le président d’Égalité et réconciliation a été clair sur la question. Seul le plein emploi est la réponse aux abus de certains supérieurs hiérarchiques envers leurs subalternes. La précarité et la peur de perdre leurs postes rendraient les femmes vulnérables. Alors, pourquoi ce point de vue plein de bon sens n’est-il pas partagé par la majorité actuelle ?
La gauche souhaite aux yeux de l’opinion publique tourner la page de l’affaire DSK. Certains proches de l’ex-directeur du FMI à l’époque, comme Pierre Moscovici, n’avaient pas hésité une seule seconde à prendre sa défense en invoquant la sacro-sainte présomption d’innocence ou le caractère docile de leur mentor. Le silence des autres caciques du parti en disait long sur le malaise qu’avait généré cette affaire. Un malaise d’autant plus palpable que François Hollande, premier secrétaire, avait été averti des frasques de DSK avec la jeune journaliste Tristane Banon quelques années auparavant.
Le président de la République essaie de se construire une image aux antipodes de son prédécesseur et du candidat naturel du parti socialiste avant sa chute. Austérité et sobriété sont des valeurs que François Hollande aimerait véhiculer auprès des Français, persuadé qu’elles incarnent le changement. Cette loi en préparation participe de cette communication politique. Maintenir l’ombre de DSK à distance était une nécessité. Avant même le premier tour de la présidentielle, François Hollande n’avait pas apprécié son retour médiatique.
Par ailleurs, les problématiques sociétales sont devenues le fonds de commerce du parti socialiste. Elles plaisent aux bobos progressistes et ne génèrent pas à première vue de dépenses supplémentaires. Prendre la défense des femmes, des homosexuels, de la « diversité » et être en faveur de l’euthanasie, sont autant de combats où la gauche est en pointe. Une avant-garde purement médiatique, car concrètement, ces questions n’interpellent pas du tout le français moyen Elles ont même tendance à l’agacer car elles dissimulent difficilement le travail de lobbying mené par les différentes associations.
Il reste désormais à connaître un point important : Au détriment de qui la gauche tente-t-elle de se refaire une virginité à travers cette loi ? Les diverses dispositions prévues dans le projet de loi ne rendent pas la définition du harcèlement sexuel plus aisée. Au contraire, elle élargit les cas de figure. Elle touchera surtout les forces productives et laborieuses : Le petit chef de rayon de supermarché, l’artisan trop collant avec son apprentie, l’ouvrier agricole qui déclarera sa flamme de façon ostentatoire. Même si leurs comportements sont condamnables, envisager une peine maximale d’un an de prison ferme semble disproportionné. Pourtant, les associations féministes s’engouffrent dans la brèche en criant à l’impunité des harceleurs. Elles ne font que raviver la lutte des sexes pour mieux dissimuler la vraie lutte, celle des classes sociales.
80 est le nombre moyen de condamnations pour harcèlement sexuel prononcées par an. 8000 est le nombre d’emplois supprimés annoncé par le groupe PSA. Sortir du confort du politiquement correct et affronter le réel, ça peut parfois faire très mal.