La « votation » du 9 février contre « l’immigration massive » vient d’avoir un effet immédiat.
Depuis plus de trois ans, le gouvernement et le Parlement freinaient des quatre fers la mise en application d’une « initiative » précédente de l’Union démocratique du centre (UDC), le parti populiste. Le 28 novembre 2010, les Suisses avaient voté à 52,9 % pour que l’on expulse systématiquement tous les étrangers condamnés pour meurtre, viol, brigandage, traite d’êtres humains, trafic de drogue. Mais pas seulement. Devaient être expulsés aussi ceux qui avaient perçu abusivement des prestations des assurances sociales ou de l’aide sociale. Le couperet devait tomber même sur un étranger né en Suisse, qui y a toujours vécu et qui ne connaît ni le pays ni la langue de ses ancêtres.
Face à ce genre de "votation", le Conseil fédéral (gouvernement) et le Parlement décident en général de gagner du temps. En effet, l’expulsion des délinquants étrangers pour des fautes vénielles viole le droit international.
« Clash entre le peuple et les élites »
Résultat, en 2012, l’« initiative » n’était toujours pas appliquée. L’UDC décidait d’en lancer une nouvelle, dite de « mise en œuvre », « pour le renvoi effectif des étrangers criminels ». 154 000 signatures avaient été recueillies, quand il en faut 100 000 pour pouvoir organiser le vote. En 2013, pour noyer le poisson, le gouvernement tentait d’apporter des restrictions.
Il proposait notamment de laisser une marge de manœuvre à la fois aux autorités et à la justice. En clair, un magistrat pourrait décider de surseoir à l’extradition d’un criminel en évoquant, par exemple, le regroupement familial.
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