Pays neutre membre de l’Union européenne, la Suède ne fait pas partie de l’Otan. Du moins pas encore. La question de son éventuelle adhésion est revenue sur le tapis au début de cette année, à l’occasion du débat portant sur la politique de défense suscité par les déclarations chef d’état-major suédois sur la faiblesse des forces armées et l’inquiétude causée par le plan de réarmement russe.
Ainsi, certains ont fait valoir que la Suède se retrouverait isolée en cas d’attaque ou d’atteinte à l’intégrité de son territoire. D’où leur position favorable à une adhésion à l’Otan. Mais ce serait oublier l’article 42 paragraphe 7 du Traité de Lisbonne, qui stipule que les "États membres de l’UE doivent assistance à l’un d’eux s’il est attaqué, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies".
Reste que, si elle n’en est pas membre, la Suède est très proche de l’Otan, notamment via le programme de partenariat pour la paix (PPP), lancé en 1994. C’est ainsi que les forces suédoises ont pris part à de nombreuses opérations militaires de l’Alliance, que ce soit en Afghanistan ou plus récemment en Libye, dans le cadre de l’opération Unified Protector. A cette occasion, Stockholm avait déployé 8 avions de combat Gripen sur la base sicilienne de Sigonella, avec cependant d’importantes restrictions en matière d’engagement.
Cette année, la Suède a franchi un pas de plus. Tout d’abord en participant à l’important exercice de l’Otan qui, appelé Steadfast Jazz, a eu lieu en Pologne il y a quelques semaines. Puis, en mettant à la dispostion de la Nato Response Force (NRF), pour 2014, 8 avions de chasse JAS Gripen ainsi qu’un chasseur de mines. Le détail de cette contribution a été donné la semaine passée par Karin Enström, la ministre suédoise de la Défense.
Ces unités "seront en Suède, mais elles seront prêtes à servir" dans le cadre de la NRF, a-t-elle expliqué à l’agence de presse TT. Et d’ajouter : "Ce sont des unités qui ont été certifiées par l’Otan comme étant suffisamment bien entraînés pour y participer".
Cette contribution permet aux forces suédoises de prendre part à des exercices de l’Otan, dont un d’envergure est prévu l’an prochain. Cela aura pour effet de "renforcer nos capacités de défense", a fait valoir Karin Enström.
La NRF, ou "Force de réaction de l’Otan", a pour objet d’apporter une réponse militaire rapide à une crise émergente. Elle se compose notamment d’un élément de commandement et contrôle de la structure de commandement et d’une Force interarmées de réaction immédiate (IRF) avec des moyens fournis pour un an par les pays membres.