Après la Caisse d’allocations familiales, et la Poste, c’est au tour de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de se restructurer. Lancée dans la plus grande discrétion, l’été dernier, cette « restructuration des services » se précise, après l’annonce officielle de la vente de neuf sites dans les deux ans, et de cinq autres dans un deuxième temps.
Présents hier à Versailles, les élus de Mantes-la-Ville redoutent de voir fermer le centre de la rue des Erables, utilisé par les habitants de cette ville de 20000 âmes. En compagnie d’élus de Rosny-sur-Seine, Carrières-sous-Poissy, Vernouillet, et Limay, une délégation a été reçue par Stéphane Lévêque, président de la CPAM 78, avant la tenue du conseil d’administration.
« Cette question ne peut pas se prendre sans les élus », a tonné Eric Roulot, maire (PCF) de Limay, qui a réclamé que le sujet soit retiré de l’ordre du jour du conseil, afin qu’une « concertation ait lieu avec les élus ». Sans succès, puisque le projet a été adopté comme le prévoyait l’ordre du jour. « Deux voix contre 19 ont voté le report », se défend le président de la CPAM, qui avance par ailleurs que « la restructuration a été votée à 16 voix pour, 2 contre, et 3 abstentions ».
Une opération qui rapportera 14 M€
« C’est une réforme nécessaire pour l’avenir de la CPAM », ajoute le responsable. « Je comprends parfaitement l’inquiétude des élus, mais nous ne quitterons pas les villes », a tenu à rassurer le président. « Nous ouvrirons des lieux d’accueil dans certaines communes, et nous mettrons en place des points d’accueil sur rendez-vous dans certaines mairies.
Nous allons aussi développer l’offre du 3646, mais la fermeture des sites ne signifie aucunement que nous abandonnons les assurés », a rappelé Stéphane Lévêque. La vente des sites, qui devrait rapporter plus de 14 M€ selon les syndicats, ne bénéficiera pas à la caisse du département puisque « les fonds seront directement transmis à la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) », a tenu à préciser le président, qui réfute « faire des économies sur le dos des agents ».
« Le regroupement des agents administratifs au Technoparc de Poissy nous permettra de mieux travailler, et les autres agents seront réaffectés dans d’autres agences, mais personne ne restera sur le carreau », a affirmé le responsable. Alors qu’hier soir de nombreux élus découvraient avec stupeur la nouvelle, la direction de la CPAM affirme de son côté attendre le vote du CE, ainsi que celui du CHSCT, avant de rencontrer individuellement chaque municipalité, et ce dès le 1er avril.