La France, soutenue par un certain nombre de grands pays européens, a marqué son opposition à la création d’une pièce de deux euros frappée par la Monnaie royale de Belgique à l’occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo, a indiqué jeudi le porte-parole du SPF Finances, confirmant une information du journal anglais The Telegraph.
La Belgique envisage dès lors de frapper une autre monnaie commémorative qui n’est plus destinée à circuler, d’une valeur de trois ou cinq euros par exemple. Selon le journal The Telegraph, les Français voyaient d’un mauvais œil la création d’une pièce de deux euros ayant cours légal pour la commémoration du bicentenaire de la bataille de Waterloo qui s’est soldée par une défaite française face à une coalition européenne et la mort de 55 000 personnes en une journée.
Un coût estimé à 50 000 euros
Quelque 175 000 pièces commémoratives de deux euros avaient déjà été frappées par la Monnaie royale de Belgique, selon le SPF Finances. Le coût pour le budget fédéral est estimé à 50 000 euros.
En raison du soutien d’autres grands pays européens à l’opposition de la France, un vote au sein du Conseil ECOFIN (composé des ministres de l’économie et des finances des États membres de l’UE, ndlr) ou du Conseil des ministres de l’Union européenne aurait été favorable à ces pays en raison de leur poids respectif et du nombre de leurs habitants, explique Francis Adyns, porte-parole du SPF Finances.
"La bataille de Waterloo est un événement avec une résonance particulière dans la conscience collective, qui va au-delà du simple conflit militaire. La circulation de pièces portant des symboles négatifs pour une fraction de la population européenne nous semble préjudiciable, dans un contexte où les gouvernements de l’Eurozone tentent de renforcer l’unité et la coopération au sein de l’union monétaire", défend la France.
Alternative
La Belgique envisage donc une solution alternative pour frapper tout de même une pièce commémorative à destination uniquement des collectionneurs. En frappant des pièces de trois ou cinq euros, la Belgique peut se passer de l’aval des autres pays membres de l’Union européenne, relève le porte-parole du SPF Finances.
"Je suis quelque peu surpris de toute cette agitation. L’Europe a bien d’autres dossiers à traiter et de défis importants à relever pour perdre son temps et son énergie dans cette affaire", a réagi jeudi le ministre belge des Finances, Johan Van Overtveldt, qui précise que ce dossier date déjà de la législature précédente.
Interrogé mercredi par Belga alors qu’il revenait de Londres dans le cadre de la commémoration, l’échevin du Tourisme de Waterloo Yves Vandercruyssen disait avoir été surpris d’apprendre la nouvelle par voie de presse, alors que l’entente entre les différents pays partenaires dans le cadre du bicentenaire de la bataille est excellente.
La commémoration de la bataille de Waterloo est prévue durant quatre jours à partir du 18 juin prochain et devrait attirer environ 200 000 personnes d’après les organisateurs. Le budget total pour l’organisation des événements avoisinera 5 millions d’euros.