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La France emprunte sans difficulté… parce qu’elle n’hésitera pas à ponctionner l’épargne des Français

Lundi (Ndlr : 1er septembre), la France a emprunté à un taux négatif, ce qui veut dire que les investisseurs perdent de l’argent, qu’ils payent pour confier leur argent !

Certes, il s’agit d’emprunts à court terme (3, 6 et 12 mois, pour un montant total de 8,2 milliards d’euros) et à des taux très légèrement en dessous de zéro (de -0,002% à -0,004%). Mais tout de même, cela ne s’était pas produit depuis mai 2013.

Au même moment, l’Allemagne a également emprunté à des taux négatifs. Cependant, la situation économique des deux pays n’a strictement rien à y voir : l’Allemagne a dégagé un excédent budgétaire sur le premier semestre, alors que la France n’arrive pas à limiter son déficit à 3% du PIB ; le taux de chômage varie quasiment du simple au double de part et d’autre du Rhin ; la balance commerciale allemande a dégagé un excédent de 200 milliards d’euros sur 2013, tandis que celle de la France affichait un déficit de 60 milliards. Et on pourrait continuer cette liste sur des pages entières (rentabilité des entreprises, pourcentage des PME exportatrices, niveau des investissements, qualité de la formation professionnelle, etc.). Comment deux pays aussi dissemblables peuvent-ils emprunter avec la même facilité sur les marchés internationaux ?

Si, ces deux pays possèdent un point commun : l’euro. Ça aide, surtout la France. Ceci dit, les investisseurs achètent de la dette française, à des conditions comparables à celle de l’Allemagne ; comment expliquer cela ? Des analystes évoquent le "Flight to quality" (fuite vers la qualité) : les abondantes liquidités cherchant à se placer à travers le monde quittent les pays émergents, peu sûrs et dont les devises peuvent décrocher et, dans la zone euro, évitent les pays périphériques. Ne restent plus que l’Allemagne, l’Europe du Nord et la France.

Cette explication est en partie vraie, mais pas suffisante. Il y en a une autre : les Français épargnent beaucoup, entre 15 et 16% de leurs revenus (contre 10% en moyenne au niveau européen), ce qui se traduit par un pactole de 3.600 milliards d’euros d’épargne financière (livrets, comptes épargne, assurance-vie) logés dans les banques et les sociétés d’assurances. À un journaliste qui lui demandait si la France pouvait faire faillite, un ancien ministre des finances (François Baroin en 2012) avait répondu que la dette de la France est un "investissement sans risque", notamment parce que "la France a un niveau d’épargne élevé". Cet éphémère ministre avait trahi la ligne de conduite du pouvoir, par delà les alternances politiques : l’État n’hésitera pas à puiser dans l’épargne des ménages pour faire face à ses obligations (3 600 milliards d’épargne financière d’un côté, 2 000 milliards de dette publique de l’autre…). Et la qualité universellement reconnue de nos services fiscaux ne laisse aucun doute sur la réalité de cette menace. Voilà qui rassure les investisseurs internationaux. Nettement moins l’épargnant.

On sait déjà que les banques qui tombent en faillite pourront puiser dans les comptes de leurs clients pour se renflouer, en vertu d’une directive européenne, mais une règle non écrite autorise l’État à faire de même : il faut en être conscient. Et, comme la situation de la France se dégrade inexorablement (les déficits ne se réduisent pas, la croissance est à zéro, le chômage continue d’augmenter), ce scénario risque vraiment de se produire. Face aux grands investisseurs internationaux, pour lesquels il ne faut pas négliger la dimension géopolitique (les fonds de pension US, les fonds souverains du Moyen-Orient, la banque centrale de Chine ; il ne fait pas bon se fâcher avec ces gens-là), l’épargnant français devra se sacrifier pour défendre "les intérêts supérieurs de l’État". On peut déjà imaginer, sur nos écrans de télévision, le ton compatissant, mais ferme, des plus hautes autorités de l’État nous expliquant "qu’il n’y a pas d’autre solution". Plus le temps passe, plus l’économie française s’enfonce dans la récession, et plus ce scénario cauchemar devient probable.

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20 Commentaires

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  • Les Français pleurent misère mais ils sont, avec les Allemands, les plus grands épargnants du monde : les peuples vraiment pauvres, comme en Afrique, ne peuvent pas épargner .

     

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  • Emprunter, comme le fait le gouvernement, pour payer les intérêts de la dette, cela s’appelle de la "cavalerie", et ça se termine souvent mal .

     

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    • Il me semble que ce sont les impôts qui payent les intérêts de la dette et on emprunte le reste pour faire tourner le pays. Donc dans tous les cas c’est toujours nous qui payons et quand arrivera le moment ultime, c’est à dire "le défaut de paiement", nous nous ferons chypriotter le peu d’épargne durement acquis. Peut-être le dernier palier avant la révolution car j’imagine que pour beaucoup la pilule sera difficile à avaler.

       
  • Il y a des chances que cela provoque (enfin) l’électrochoc nécessaire à un début d’évolution des consciences et une envie de changer notre modèle de société.

     

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    • NON ! Absolument aucune ! Il n’y aura aucun "début d’évolution des consciences" et encore moins une "envie de changer notre modèle de société". Lorsque les gens se réveilleront, ce sera très brutal et très court car le niveau de dégradation sera tel qu’il conduira à l’effondrement généralisé et à la guerre civile. Merci de votre attention !

       
  • Le jour où la France ne trouvera plus personne à qui emprunter, elle connaitra exactement le sort de la Grèce .

     

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  • #966595

    Je ne plaindrai pas les épargnants le jour ou ils se verront ponctionner, à eux de placer leur fric là ou il n’y a pas de risque ou très peu et ou ce sera utile pour l’avenir (or, argent, immobilier, monnaies fiables, BAD, maraîchage bio, terrain pour permaculture etc..). Compte tenu des nombreux signaux, il faut prendre les devants.

     

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  • Ils veulent ponctionner mon découvert ? De toutes manières, on sait déjà que les banques sont des voleurs, c’est pas un scoop, mais la différence c’est qu’ils auront L’autorisation.

     

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  • 3 600 milliards d’épargne financière d’un côté, 2 000 milliards de dette publique de l’autre…



    La seule épargne qu’il est possible de ponctionner avec un impact minimal sur l’économie est l’épargne thésaurisée dans vos bas de laines et autres boîtes à biscuits (autant dire pas grand chose aujourd’hui). Une part importante de l’épargne financière est au passif des banques (comptes courants), investie en actions (PEA) et sert de collatéral à ces mêmes banques pour les prêts qu’elles consentent à leurs clients.

    L’Etat Français s’est probablement déjà engagé, auprès de ses créanciers étrangers, à annuler une partie de sa dette domestique détenue dans les Livrets A et les Assurances Vie. C’est effectivement une explication possible à ces taux d’intérêts extrêmement bas. Mais quid de l’impact économique (et politique) d’une telle mesure ?

     

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  • Je pense que cet article n’illustre absolument pas la réalité qui amène l’état Français a obtenir des emprunts d’états (OAT) à 3,6 et 12 mois a taux négatif.

    Que les choses soient claires, dans un marché dit "normal" le taux d’intérêt illustre la confiance des marchés privés du remboursement de la dette pour le pays en question. Plus la confiance est forte plus le placement et "sur" plus le taux est bas. Mais voila, ici c’est différent, très très différent.

    Les marchés n’investissent pas sur une dette car ils pensent que le contribuable pourra rembourser un défaut de paiement . Il fait confiance au QE (Quantitative Easying), en d’autres thermes ils font confiance à ce que les banques centrales occidentales (BCE BOJ FED) vont acheter massivement et de manière continu les dettes souveraines !

    Cela dure depuis 3 ans d’où les taux d’intérêts les plus bas de toute l’histoire pour la France et l’Allemagne !! Il faut également noter que les taux des Pays du Sud de l’Europe du Sud ce sont effondrer ces 3 dernières années (taux espagnol à 10 ans : 7% (2011) 2.2% (2014).

    En somme nous avons ici une immense bulle gonflé à bloc sur l’obligataire !!
    C’est donc la raison pour laquelle l’arrêt des QE est impossible sans provoquer un mouvement de panique boursier et provoquer un crash de l’obligataire d’où crash des emprunts et investissements des entreprises ce qui induira un crash boursier et une dette qui explosera !

    De manière objective, si cela arrive et je pense que se sera le cas, alors là 2008 ce n est rien à coter de ce qui nous attends.

    Les seuls moyens de se sauver de cette situation selon Attali lui même sont :
    - 1-l’inflation
    - 2-Réforme sur la structure politique et monétaire mondiale ( à savoir une fusion des monnaies et des pouvoirs politiques)
    - 3-La guerre.

     :)
    _

     

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  • Il n’y a plus d’épargne à récupérer de mon côté.
    Quenelle auvergnate au Saint Nectaire.

     

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  • La dette de la France s’élève à 2.000 milliards d’euros, et on paye 60 milliards d’intérêts par an, soit la totalité de l’impôt sur le revenu, ce qui fait du 3 pour cent.
    Il suffit d’emprunter 2.000 milliards d’euros à -0,02 pour cent, rembourser les autres créanciers, et ainsi la France économisera 60 milliards par an, et pourra donc supprimer l’impôt sur le revenu !
    Pourquoi faire simple quand ils font si compliqué.

     

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