On m’a une fois posé cette question pendant un débat télévisé patriote américain. L’hypothèse était que, en tant que Juif*, je pourrais y répondre. Après avoir lu La controverse de Sion, de Douglas Reed, je peux hasarder une réponse.
Je commence par expliquer mon point de vue. Récemment, j’ai emprunté une vidéo sur le judaïsme à la bibliothèque. Je n’étais pas sûr de ce en quoi les Juifs croient. Je pense que je suis assez typique à cet égard. La vidéo montre comment les Juifs ont été persécutés en Égypte et comment Dieu a puni les Égyptiens. Après quelques minutes, je l’ai éteinte. Il semblait que la religion du peuple juif était le peuple juif. Il n’est pas étonnant que tant de Juifs cherchent un sens religieux ailleurs.
Mes parents étaient des Polonais qui ont survécu à la guerre en se faisant passer pour des catholiques. Après avoir immigré au Canada, ils ont juste voulu s’assimiler. Ils ont donné à leurs enfants des prénoms anglicisés. Papa a flirté avec les Unitariens. Maman disait la prière le jour du sabbat. À l’exception de la visite à la synagogue deux fois par an, c’est tout. La religion est notre lien avec l’éternité. Grandir sans elle revenait à grandir dans le vide.
Au début, j’ai cherché mon « identité » en termes de communauté. Je suis devenu un nationaliste canadien, puis un sioniste. En 1972, à l’âge de 22 ans, j’ai essayé de « faire mon aliya » (immigrer en Israël), mais cette expérience m’a fait réaliser que je ne pouvais pas sacrifier ma liberté individuelle pour celle d’une « communauté ».
Par exemple, un jour, je ramassais des oranges sur un arbre dans un kibboutz. Ma radio était sur le terrain, réglée sur la BBC. Quelqu’un est venu, a changé la station, et s’en est allé. J’ai quitté le kibboutz pour me rendre à Jérusalem, mais l’attitude était la même. Israël semblait dévorer ses citoyens. Israël avait beaucoup de qualités attachantes, mais je n’ai pas trouvé d’esprit de fraternité dans la vie quotidienne. Israël semble plus une société ou « l’homme est un loup pour l’homme » que le Canada. Je rentrai chez moi, en me considérant quand même comme un sioniste.
Le livre de Douglas Reed La Controverse de Sion (achevé en 1956, mais publié en 1978), m’a aidé à comprendre ma réaction ambivalente à la fois au judaïsme et à Israël. Pendant les années 1930, Reed était le correspondent du London Times à Berlin, Vienne et Budapest. Il a accompagné Anthony Eden à Moscou en 1935. Lorsque ses avertissements à propos des intentions guerrières d’Hitler n’ont pas été publiés, il a quitté le journal pour rechercher les intentions cachées.
Le titre du livre de Reed se réfère à une vieille « controverse » entre les Juifs qui croient en un Dieu d’amour et ceux qui ont l’image d’un Dieu méchant et tyrannique. Selon Reed, la « Maison de Joseph » croyait que le principe divin était l’amour et la fraternité universelle. Ces Juifs avaient tendance à s’identifier avec leurs voisins non-Juifs et à consacrer leurs énergies à l’amélioration de l’humanité.
D’autre part, les « Lévites » défendaient la vision d’un Dieu capricieux vengeur (Moloch) qui demandait à ses disciples de s’isoler (« peuple élu ») et d’obéir à une loi arbitraire. Obéir au Seigneur et accomplir l’hégémonie sur les Gentils étaient synonyme. Si les Lévites n’obéissaient pas, ils seraient persécutés. S’ils le faisaient, ils détruiraient les nations et régneraient sur la terre. La persécution, la vengeance et la destruction, faisaient partie intégrante de leur identité.
Reed cite le Deutéronome comme exemple : « Aujourd’hui je commencerai à répandre la crainte et la terreur de ton nom sur les peuples qui sont sous tous les cieux... lorsque l’Éternel, ton Dieu, te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les dévoueras par interdit, tu ne traiteras point d’alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce... Car tu es un peuple saint pour l’Éternel, ton Dieu ; l’Éternel, ton Dieu, t’a choisi, pour que tu fusses un peuple qui lui appartînt entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre... »
Selon Reed : « Ainsi, les prêtres nomades ont détourné un petit peuple captif loin de l’idée grandissante d’un Dieu de tous les hommes, pour rétablir une divinité tribale sanguinaire ainsi qu’une loi raciale, et pour envoyer les adeptes de cette croyance sur leur chemin à travers les siècles avec une mission destructrice ... La fin étant le couronnement triomphant à Jérusalem quand la domination du monde sera établie sur les ruines des nations et de leurs royaumes. »
L’Ancien Testament contient à la fois l’image de haine et d’amour de Dieu, ce qui est très déroutant. Jésus défendait l’image d’amour et dénonçait les prêtres qui faisaient des lois arbitraires au nom d’un dieu tyrannique. Retour 2 500 ans en arrière. Les Juifs de la Maison de Joseph étaient satisfaits de s’assimiler. Les [descendants des] Lévites, centrés en Russie, ne l’étaient pas. Vers 1850, Reed estime qu’ils se sont emparés de la « conspiration des Illuminati » qui a finalement contrôlé le communisme (et éventuellement le sionisme.) Winston Churchill a décrit cette conspiration dans : « A Struggle for the Soul of the Jewish People », (1920). Il fait la distinction entre les Juifs « nationaux » (Maison de Joseph) et « internationaux » (Lévi) : « Ce mouvement parmi les Juifs [internationaux] n’est pas nouveau. Depuis les jours de Spartacus-Weishaupt [fondateur des Illuminati] à ceux de Karl Marx, en passant par Trotsky (Russie), Bea Kun (Hongrie), Rosa Luxembourg (Allemagne) et Emma Goldman (États-Unis), cette conspiration dans le monde entier pour le renversement de la civilisation et pour la reconstitution de la société sur la base de l’arrêt du développement, de la malveillance envieuse, et de l’impossible égalité n’a cessé de croître. »
Reed décrit comment le sionisme et le Nouvel Ordre mondial ont pris le contrôle de l’Angleterre pendant la Première Guerre mondiale. Chaim Weizmann, leader sioniste, a fait pression sur le Premier ministre Herbert Asquith et sur le chef de l’armée sir William Robertson afin de détourner les soldats du front de l’Ouest pour la conquête de la Palestine. Lorsque les dirigeants britanniques objectèrent, Weizmann utilisa l’argent et le contrôle de la presse pour installer Lloyd George et sir Henry Wilson à leurs places.
Plus d’un million d’hommes ont ensuite été détournés vers le Moyen-Orient. La Palestine a été conquise et promise aux sionistes dans une lettre à lord Rothschild en novembre 1917 (la déclaration Balfour). Au cours de la même semaine, les bolcheviks prirent le pouvoir à Moscou. Les soldats américains ont remplacé les troupes britanniques sur le front occidental. Le complot tournait à plein régime. Les autres personnes dans le gouvernement pro-sioniste de Lloyd George – lord Milner, Philip Kerr (et plus tard lord Lothian), Robert Cecil – étaient tous des membres de la « Round Table », la société secrète de Cecil Rhodes dédiée à un gouvernement mondial. Écoutez ce que dit Weizmann dans son autobiographie Trial and Error à propos de Robert Cecil : « Pour lui, le rétablissement d’une patrie juive en Palestine ainsi que l’organisation du monde en une grande fédération étaient des caractéristiques complémentaires de la prochaine étape dans le gestion des affaires humaines ... » (Reed).
Les aristocrates étaient actionnaires de la Banque d’Angleterre avec les Rothschild. Les banquiers centraux voulaient un Nouvel Ordre mondial (NOM) pour protéger ce monopole qui leur permet de facturer des milliards d’intérêts pour de l’argent qu’ils créent à partir de rien. Les banquiers et les entreprises alliées consolident un système mondial de privilèges et d’oppressions. Ils ont trompé les juifs athées, le produit de la tradition lévite primitive stérile, avec des promesses d’un « meilleur des mondes » égalitaire ou d’un « foyer national ». Reed apporte les preuves, à partir de chroniques et de biographies, que les banquiers internationaux et leurs alliés ont utilisé les communistes et les sionistes (les Juifs et les Gentils), pour contrôler la politique britannique, américaine et mondiale depuis la Première Guerre mondiale.
Compte tenu de la perspective de Douglas Reed, Israël a sans doute un rôle secret dans l’étrange NOM des banquiers. Israël sera le siège d’un gouvernement et d’une religion mondiale et aidera à « convertir » les musulmans à des manières « modernes ». Les Américains et les Israéliens, et d’ailleurs le monde entier, sont les otages de fanatiques qui adorent Moloch et créent une tyrannie orwellienne gouvernée par quelques « élus ». Est-ce juif ? Beaucoup de Juifs abusés ou opportunistes en font partie. Ainsi que de nombreux gentils. Les propriétaires des banques centrales et des sociétés alliées sont à la fois juifs et non-juifs.
La véritable tradition juive, comme le christianisme et l’islam, croit que Dieu est synonyme d’amour, de vérité et de justice. Comme moi, la plupart des Juifs s’identifient à la cause de l’humanité. Dieu est la seule réalité. Aucune puissance de ce monde ne changera jamais cela.
*L’auteur, Henry Makow, est un écrivain canadien, auteur d’ouvrages sur le cartel bancaire et le mondialisme.