Après la diffusion, en mai dernier, de photographies prises sous le manteau montrant ses essais au sol, l’on s’attendait à l’annonce officielle du vol inaugural du premier drone de combat furtif chinois étant donné que, pour les J-20 et J-31, deux avions dits de 5e génération, Pékin avait procédé de cette manière.
C’est désormais chose faite. Des médias officiels chinois ont repris des informations ayant été publiées par la blogosphère de défense chinoise selon lesquelles ce drone furtif, appelé Lijian (Épée tranchante) a effectué un premier vol d’une durée de 20 minutes le 21 novembre. L’information a ensuite été confirmée par le bureau d’information de la China Industry Aviation Corporation.
Jusqu’à présent, seuls le X-47B américain, un démonstrateur de drone de combat destiné à l’US Navy, et le nEUROn, développé par Dassault Aviation en partenariat avec d’autres constructeurs européens ont accompli leurs premiers essais en vol. Même chose, du moins a priori, car aucune image n’a été à ce jour diffusée, pour le Taranis, du britannique BAE Systems…
« Ce drone peut être utilisé pour la reconnaissance et une frappe air-sol, mais plus important encore, il a un énorme potentiel pour les porte-avions », expliqué, au quoridien China Daily, Wang Ya’nan, le rédacteur ajoint du magazine Aerospace Knowledge. « Je pense que la taille et la capacité technologique du Lijian en font un choix approprié pour la marine si elle doit choisir une plate-forme de combat sans pilote pour son porte-avions », a-t-il ajouté.
Toujours selon ce dernier, le Lijian aurait été propulsé par un moteur Klimov RD-93 (celui du MiG-29, pour situer) de facture russe. Son « utilisation (…) compromet la furtivité de l’appareil, mais la situation changera après le développement d’un moteur au niveau national, spécifiquement conçu pour les drones », a expliqué Wang Ya’nan.
Selon les rares informations disponibles à son sujet, le développement du Lijian aurait commencé en 2009, sous l’égide de Hongdu Aircraft Corporation, en collobation avec Shenyang Aircraft Corporation. C’est dire les progrès accomplis par les ingénieurs chinois en la matière, en particulier dans les domaines des liaisons de données, des systèmes de contrôle et des logiciels, ont été rapides.
L’une des explications serait à chercher du côté de l’espionnage industriel, la Chine étant notamment intéressée, selon un rapport récent du Pentagone, par les semi-conducteurs, les microprocesseurs et les systèmes de guidage et de contrôle. Qui plus est, sur les sur les 261 intrusions et attaques constatées depuis 2011 aux États-Unis et attribuées aux pirates informatiques chinois, 123 visaient entreprises spécialisées dans les drones.