Le Centre de Contreterrorisme qui gère le plan secret d’exécutions avec des avions téléguidés (drones) mené par la CIA, notamment au Pakistan et au Yémen, vient de mettre en place un groupe de spécialistes chargés de collecter des renseignements « sur des islamistes radicaux en Syrie », a annoncé le journal Los Angeles Times dans son édition du 15 mars 2013. [1]
Ce quotidien cite comme source des responsables US « actuels et anciens » qui indiquent qu’il s’agit d’un pas vers d’éventuelles « frappes létales avec des drones » en Syrie.
Selon le Los Angeles Times, le travail de ce groupe de spécialistes « inclut la collecte de renseignements sur des extrémistes islamiques » et son but serait de « protéger les États-Unis et leurs alliés » face à la recrudescence de la violence en Syrie.
Il faut noter que les auteurs de cet article ne se demandent à aucun moment ce qui empêcherait cette équipe de la CIA de recueillir des renseignements permettant à Washington de cibler des dirigeants du régime syrien, voire le président Bachar al-Assad lui-même.
Le Los Angeles Times, pas plus que l’AFP dans la dépêche [2] où elle reprend cette révélation, ne se demande pas non plus de quel droit une agence états-unienne irait « liquider » qui que ce soit sur le sol d’un pays tiers.
Enfin, le nouveau directeur de la CIA, John O. Brennan, étant lui-même un critique de la manière dont les États-Unis encouragèrent l’émergence d’Al-Qaeda comme moyen de lutter contre la présence soviétique en Afghanistan dans les années 1980, la révélation du Los Angeles Times semble venir confirmer l’hypothèse émise dès novembre 2012 par Thierry Meyssan sur l’éventuelle liquidation des « jihadistes qui travaillèrent pour l’Agence » [3] mais devenus aujourd’hui trop encombrants.