Cet article a été publié dans le numéro 814 du magazine Marianne paru le 24 novembre 2012.
Deux ans de prison à peine pour avoir été l’amant de ses filles. Et pour cause : l’inceste n’est pas inscrit dans le code pénal.
C’est l’histoire d’un huis clos insensé : un huis clos domestique, d’abord, une jolie maison de l’Oise où deux sœurs ont eu des relations sexuelles avec leur père durant toute leur adolescence ; un huis clos judiciaire, ensuite, trois jours d’un incroyable procès dont le père incestueux est ressorti libre. Le 16 novembre [2012, ndlr], la cour d’assises d’appel de la Somme a condamné ce quinquagénaire, cadre dans une entreprise, à deux ans de prison ferme pour viol aggravé sur ses filles – son temps effectué en détention provisoire.
Il ne retournera donc pas en prison. Un verdict plus clément qu’en première instance, car l’accusé a bénéficié d’une défense imparable, inimaginable : celle de ses filles, Isabelle, 31 ans aujourd’hui, et Sylvie, 29 ans [1].
« C’était de l’amour consenti », ont clamé ces deux victimes à contre-emploi. A l’audience, l’aînée s’est dite « amoureuse » de son père avec qui elle a eu un enfant. À leur fils de 10 ans, le « couple » explique que papa est aussi son papy. Le père-amant peut réintégrer son vrai-faux foyer. Fin de l’histoire ?
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