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L’homme qui exploitait la forêt africaine mais qui ne voulait pas que cela se sache

Dans la famille Lévy, on connaissait déjà Justine, la fille, auteur à bobos quand papa œuvre pour les gogos, et puis Arielle, la deuxième épouse, dont le point de carrière le plus culminant n’a d’égal que la hauteur de son cul offert en levrette à Klaus Kinski, alors au sommet de son art et de son dard, dans le film « Les fruits de la passion », en 1981.

Mais force est de constater que dans la brillante famille Lévy, il nous manque quelques cartes. Ainsi, on connait plutôt mal le père, André. C’est que Bernard-Henri ne la ramène pas trop sur le paternel. À moins, bien entendu, d’occulter le plus intéressant, à savoir les affaires africaines de la famille, qui durant de longues années, exploita le bois précieux de Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Gabon.

« Exploiter » est bien le terme qui convient, vu les conditions de vie et de travail moyenâgeuses imposées aux ouvriers dans les concessions gérées par l’entreprise des Lévy, la Becob. Salaires en retard, équipements sanitaires déplorables, un ruisseau pollué pour s’alimenter en eau… Chargé de la communication interne, puis vice-président du conseil de surveillance, et même dirigeant pendant deux ans, Bernard-Henri s’est sérieusement impliqué dans la boutique familiale.

Et tandis que la sueur africaine irriguait généreusement son compte en banque, à quelques milliers de kilomètres de là, Bernard-Henri distribuait les leçons de morale sur la dignité humaine. S’assurant au passage que les récalcitrants soient bien marqués du sceau de la barbarie, dont lui seul possédait le cachet d’attribution, comme ça c’est plus simple.

Et quand, vers le début des années quatre-vingt, la promesse de gains toujours plus juteux semble s’éloigner car les affaires périclitent, Bernard-Henri fait habilement jouer ses relations politiques pour décrocher un prêt de plusieurs millions de francs, à un taux particulièrement avantageux, puisé dans… les caisses de l’Etat français !

Plus tard, ce sera au tour de François Pinault de voler au secours de la Becob, en prenant une participation dans le capital, avant de devenir seul maître à bord. François Pinault, dont l’amitié ancienne avec le Grand blond à l’œil au beurre noir de la Trinité-sur-Mer n’a, manifestement, jamais froissé la conscience de notre anti-lepéniste de carnaval. Le rachat final de la Becob sur une valorisation de 800 millions de francs, un peu plus de 120 millions d’euros, lui aura probablement donné le vertige.

L’histoire de l’homme qui exploitait la forêt africaine mais qui ne voulait pas que cela se sache, est déjà connue. Elle a été formidablement racontée dans le détail par les journalistes Nicolas Beau et Olivier Toscer dans leur enquête judicieusement intitulée « Une imposture française », publiée en 2006.

Et pourtant, six ans plus tard, l’imposture se poursuit encore allègrement et dans la malfaisance ! La lamentable escroquerie intellectuelle trouve toujours une belle caisse de résonance. Profitant d’un solide réseau au sein des médias et de l’édition, le clown de Tobrouk parvient toujours à s’en sortir, en empêchant la publication de tel ou tel article qui le dérange.

Une imposture qui se poursuit également avec des ambitions très clairement énoncées à ceux qui feraient semblant de ne pas comprendre : « J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël », déclarait-il sans rire à propos de son implication dans la guerre en Libye.

 






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