Cette histoire est un canular répandu dans les médias grand public et était, pour eux, simplement trop bonne pour être vraie.
Il est révélateur que, maintenant qu’on a découvert que l’on brûlait des corps de bébés dans des incinérateurs pour récupérer de l’énergie, les médias ont ignoré le fait pendant longtemps, alors qu’une rumeur concernant des religieuses agissant il y a près d’un siècle a fait les choux gras de tous les médias grand public. Ils ont laissé percer le bout de l’oreille.
Admettons-le : ils ne se soucient aucunement des bébés, ils ne se soucient que d’attaquer l’Église et de faire apparaître les catholiques comme des hypocrites.
Il n’y a qu’un péché dans le monde des médias grand public, c’est l’hypocrisie. Mais, voyez-vous, la seule personne sans péché dans cette affaire, c’est le nihiliste. [...]
Bien que les médias attribuent l’allégation d’avoir « jeté les corps dans une fosse septique » à Catherine Corlesse, historienne amateur locale, elle le dément. Sa tentative de corriger cette affirmation erronée a été racontée par le journal Irish Times samedi, mais les médias grand public qui avaient si joyeusement répandu la suggestion d’origine l’ont presque totalement passé sous silence [...].
Finbar McCormick, professeur de géographie à l’Université Queen’s de Belfast, a sévèrement gourmandé les médias pour avoir décrit la dernière demeure de ces enfants comme une fosse septique. Il a ajouté « Cette structure peut être décrite de façon plus adéquate comme étant un puits servant de caveau, une méthode d’inhumation utilisée récemment encore aujourd’hui dans plusieurs régions d’Europe. »
« Au XIXème siècle, on a construit des puits chemisés de briques et couverts d’une grande dalle qui servaient souvent aussi de pierre tombale horizontale. Ce type de sépulture était commun dans les cimetières urbains au XIXème siècle et on en construit encore beaucoup dans les pays méditerranéens. J’en ai récemment vu en construction dans un cimetière croate. Le puits était maçonné par des blocs de béton, recouvert à l’intérieur de plâtre et avait une couverture faite de grandes dalles de béton. »
« De nombreuses maternités dans les hôpitaux irlandais disposaient d’une sépulture commune pour les enfants mort-nés ou morts peu après la naissance. Cette sépulture pouvait se trouver dans un cimetière voisin, mais aussi dans une zone réservée sur le terrain de l’hôpital. »
Pour quiconque est familier de l’Irlande (j’y ai été élevé pendant les années 50 et 60), l’histoire de religieuses qui auraient volontairement jeté des bébés dans une fosse septique n’a aucun sens. Bien que certaines de ces religieuses aient peut-être été des mégères du genre « Je suis bien meilleure que tout le monde », s’il y a quelque chose dont elles étaient imprégnées, c’était la crainte de Dieu et donc il est peu vraisemblable qu’elles aient pu traiter des restes humains de la façon outrageusement blasphématoire qu’implique l’histoire de la fosse septique.
Alors, que reste-t-il de cette histoire ? Un fait semble incontestable : les conditions de vie dans les orphelinats irlandais jusqu’aux années 60, et même plus tard, semblent sorties d’un roman de Dickens. Le taux de mortalité y était très élevé. Mais qui blâmer pour cela ? Une partie importante du problème semble avoir été la pauvreté générale de l’époque (l’institution au centre de ce scandale a fonctionné des années 20 jusqu’au début des années 60).
Les orphelinats irlandais manquaient désespérément d’argent, et ils étaient abominablement surpeuplés, ce qui signifiait que si un bébé attrapait une maladie contagieuse, tous allaient l’attraper. Un des dangers les plus importants était la tuberculose, maladie alors incurable qui se répandait comme un feu de brousse dans des locaux surpeuplés. [...]