Le 17 janvier, le Tchad a envoyé des troupes dans nord du Cameroun afin d’aider Yaoundé à contrer les incursions meurtrières du groupe jihadiste nigérian Boko Haram sur son territoire.
Pour les autorités tchadiennes, il s’agit d’éviter que cette organisation, qui, coupable d’exactions et de massacres, élargit chaque jour les zones qu’elle contrôle, ne vienne menacer N’Djamena et couper les voies de communication avec le port de Douala.
Les troupes tchadiennes ont ainsi pris position à Fotokol, ville située à l’extrême-nord du Cameroun. À 500 mètres de là se trouve la localité de Gamboru, tenue par Boko Haram.
Au lendemain d’un accrochage ayant eu lieu dans le secteur de Fotokol et dont le bilan reste à confirmer (il a été fait état de plus de 120 tués dans les rangs jihadistes), l’aviation tchadienne est entrée en action en menant plusieurs raids sur des positions de Boko Haram situées à Gamboru. En territoire nigérian, donc.
Ainsi, un premier raid a été mené le 31 janvier, à la mi-journée, par deux avions de combat tchadien, certainement des Su-25 Frogfoot, un appareil d’attaque au sol de facture russe.
Selon des sources tchadiennes sollicitées par l’AFP, ces premières frappes ont été suivies par d’autres bombardement « autour de la zone de Gamboru ». Une source sécuritaire camerounaise, les « de chasse agissent pour permettre aux soldats tchadiens d’entrer à Gamboru ». Et d’ajouter : « Des officiers supérieurs de l’armée camerounaise sont présents à Fotokol. Les armées camerounaise et tchadienne sont réunies pour l’opération de Gamboru contre Boko Haram ».
« Pendant près d’une heure, tout ce que nous avons entendu étaient des explosions et on pouvait voir des avions larguer des bombes de l’autre côté de la frontière, à Gamboru-Ngala », a témoigné un habitant de Fotokol. « Nous voyons également de plus en plus de troupes arriver . Elles augmentent tous les jours », a-t-il ajouté. Un autre a indiqué avoir vu arriver « 14 véhicules militaires transportant des soldats tchadiens et camerounais », dont des chars.
Alors que les forces tchadiennes et camerounaises préparent probablement une offensive sur Gamboru, Boko Haram a de nouveau attaqué, ce 1er février, la ville de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno. Cette dernière figure parmi les objectifs prioritaires du groupe jihadiste, dont le but est d’instaurer un califat sur les territoires qu’il contrôle.
La semaine passée, Boko Haram avait déjà tenté une offensive contre les positions tenues par l’armée nigériane dans Maiduguri. Sans succès. En revanche, il s’était emparé de la localité de Monguno.