Le chiffre est inquiétant. Surtout si l’on prend en compte tous les espoirs que l’élection de Barack Obama avait suscités après une double présidence Bush particulièrement calamiteuse…
Mais il faut regarder la vérité en face : l’administration Obama a recouru huit fois à l’Espionage Act pour poursuivre des journalistes ou des lanceurs d’alerte alors que ses prédécesseurs ne l’avaient utilisé que trois fois en un siècle ! Et bientôt, James Risen, un célèbre journaliste, prix Pulitzer, risque de connaître la prison pour avoir refusé devant la Justice de trahir ses sources…
S’agit-il d’une dérive ? Et peut-être même d’une grave atteinte au 1er amendement de la Constitution états-unienne qui garantit à tous les citoyens la liberté d’expression ? Ou bien n’est-ce que la conséquence extrême d’un système qui, sous prétexte de patriotisme ou de chasse au terrorisme, soumet désormais, et de plus en plus, tous les Américains à une étroite surveillance supervisée par les grandes agences de renseignement ? Et qui tend à criminaliser tous ceux qui, au nom des valeurs démocratiques et des droits de l’Homme, osent dénoncer les erreurs, les fautes du gouvernement et des administrations ou la puissance tentaculaire de ces organismes qui font fi de la vie privée.
Monsieur X ouvre le dossier. Il revient bien sûr sur les mésaventures récentes des whistleblowers, comme on appelle les lanceurs d’alertes. Et explique pourquoi James Risen pourrait bientôt finir en prison.