Selon les informations disponibles, l’accord de mandature entre le Parti socialiste et Europe Ecologie - Les Verts, en cas de victoire lors de la présidentielle de 2012 de la social démocratie verdâtre, s’il était appliqué, déciderait de :
- 1) La fermeture rapide de 24 réacteurs sur 58 existants, dont immédiatement ceux de Fessenheim. Ils parlent de la réduction d’un tiers, mais ceci représenterait près de la moitié de la puissance installée, si on tient compte des réacteurs arrétés en maintenance.
- 2) Du démantèlement de la filière industrielle de retraitement du Mox.
- 3) L’arrêt de la série EPR à un seul exemplaire.
- 4) La “reconversion” vers les “énergies renouvelables.”
- 5) L’abandon de notre souveraineté en matière internationale en imposant à la France une supervision supranationale. Les citoyens seront “informés” (donc écartés en réalité du débat).
Conséquences :
1) Importation surtout en hiver, de pétrole, gaz, charbon et électricité ainsi que du matériel (panneaux solaires, éoliennes) fabriqués à bas coût salarial et haut coût environnemental ailleurs : voir la faillite du plan photovoltaïque d’Obama, qui n’a pu vaincre la concurrence chinoise, les firmes aidées ayant finalement fermé. Or les traités de l’UE et de l’OMC, que PS et verts approuvent bruyamment, interdisent le soutien aux productions nationales.
La seule fermeture de Fessenheim impliquerait l’importation par an de 6 millions de tonnes équivalent de pétrole : déficit, donc dette supplémentaire, de 2 à 3 milliards d’euros. La fermeture des 24 réacteurs et leur non remplacement coûteront près de 30 milliards d’euros PAR AN (importation de l’équivalent de 100 million d’équivalent pétrole, à 300 euros la tonne. Que vendra-t-on ? des armes à ces dictatures que sont Arabie Saoudite et divers émirats du Golfe.
On prétend que la production d’énergie à partir de panneaux solaires et d’éoliennes suffira, mais c’est faux. L’Allemagne maintient ses centrales au charbon (actuellement 42% de la production d’électricité) et compte construire 17 nouvelles centrales thermiques, dont 11 au charbon. Est-ce là la contribution à la lutte contre l’effet de serre ? Un gigantesque gazoduc sous la mer Baltique permettra d’amener le gaz russe en Allemagne, la Russie construisant, elle, des centrales nucléaires (et en vendant), plus économiques que consommer son gaz, qu’elle exporte. Résultat en Russie : 5% de croissance économique cette année, et 0,3% d’excédent budgétaire ! L’Allemagne peut se le permettre, avec ses 202 milliards d’excédents commerciaux, (183 pour la Chine, seulement) acquis notamment sur le dos de sa classe ouvrière (voir plus bas la rubrique Hartz) et des autres nations européennes, acculées à la faillite par corruption de leurs élites ayant endetté leur pays en achetant à crédit, achat en Allemagne en grande partie (80% du commerce allemand se fait en Europe).
On va accroître encore plus la dette, au profit notamment de l’Arabie Saoudite (3ème excédent commercial avec 156 milliards d’Euros), pays hautement démocratique, où les femmes n’ont pas le droit de conduire une voiture, ni de sortir seules ou non voilées (alors que dans la Libye de Khadafi, avant la Charia imposée par l’OTAN, elles pouvaient être pilotes d’avion...)
Cela provoquerait chômage de masse, endettement massif de l’Etat (qui perdra charges, impôts et dividendes), dépendance massive de l’étranger, et implication dans les guerres néo-coloniales pour l’accès aux matières premières. Remarquons que la production de la mine d’Areva au Niger est vendue en grande partie en Chine. Comment payera-t-on aussi ces importations massives de matériels ? D’autre part, dans l’uranium qui sort des réacteurs, la densité d’uranium est supérieure encore à celle de la mine : en refusant le retraitement, qui sépare uranium, plutonium, fertile et fissile, et produits de fission, vrais déchets (20 grammes, soit 2cm3, pour la production équivalente de 60 tonnes de pétrole), on gaspille une quantité considérable de combustible nucléaire, tout en accroissant le volume des déchets par un facteur 30, ce qui est une très mauvaise opération.
2) Destruction de tous les savoirs, des équipes, des compétences en matière de nucléaire.
A terme, les USA pourront rattraper leur retard (10-20ans) en matière de nucléaire civil. Nul doute qu’alors aucune protestation n’existera... De la même façon qu’Eva Joly approuve les guerres de l’Otan en Libye et en Afghanistan, mais refuse le défilé du 14 juillet. Cette destruction des équipes et des savoirs rend dangereux le nucléaire, même importé : à Fukushima les japonais demandaient à la construction que les réacteurs soient à 30 mètres de hauteur, car en mille ans 2 tsunamis de 15 mètres avaient déjà eu lieu. Mais la compagnie TEPCO refusa de payer au constructeur Général Electric une facture supplémentaire. TEPCO est une compagnie privée dont 17% du capital est dans la main de non résidents, non japonais. On arasa donc la colline en bord de mer.
L’attaque massive contre la filière MOX est pitoyable. Souvent les mêmes, notamment dans les rangs de ces deux partis, ne trouvent que du bien dans la filière thorium, oubliant qu’elle produit autant de produits de fission que les autres (ces produits sont les plus nombreux et très nocifs) et que si l’Inde a développé cette filière autrefois, c’est parce que l’uranium 233 qui en est la matière fissile (élément artificiel, fabriqué par transmutation neutronique du thorium 232) est un très bon élément pour les bombes, et très mauvais pour la santé (radioactivité due à une période de 160 000 ans, le plutonium 239 ayant une période de 24000 ans). Par contre le fait que nous ayons suffisamment d’Uranium (à quelques pour cent certes, mais cela suffit) et que le thorium se trouve à l’étranger, aux USA en particulier, laisse planer une interrogation.
Les 2 partis, simultanément, demandent une sûreté maximale, donc une hausse des coûts et délais de construction des nouvelles centrales (ce que l’on pourrait admettre), et soutiennent la mise en concurrence et la précarisation des personnels (par perte des statuts nationaux issus de la Résistance), ce qui affaiblit la sûreté. Il est clair que ce sont des manœuvres pour détruire le système qui assure notre indépendance énergétique. Remarquons aussi que Fessenheim est la première centrale à avoir bénéficié du retour d’expérience sur Fukushima et des tests faits à la suite. Elle est donc l’une sinon la plus sûre des centrales. C’est donc un véritable appel à l’obscurantisme que de prétendre que l’âge est le seul critère.
Ils clament parfois leur soutien aux réacteurs de “quatrième génération”, ce qui est paradoxal : les seuls réacteurs de 4ème génération qui aient fonctionné normalement, et dont la faisabilité industrielle peut être aujourd’hui reconnue, aux USA, en France, en Russie, au Japon, en Chine, ce sont ceux à sodium liquide. Filière que justement le précédent gouvernement PS-vert-PC s’est acharné à détruire en France, sous divers prétextes, avec un coût de 25 milliard de Francs de l’époque. Ce gouvernement, sans en avertir ni consulter ses partenaires européens, pourtant dans le même consortium, décida unilatéralement de fermer Superphénix, en payant toutes les pénalités prévues.
Le consensus européen, tarte à la crème de ces deux partis, fut le dernier de leurs soucis. Si un tel projet renaît de ses cendres, mais cette fois sous drapeau US (par exemple celui soutenu par Bill Gate, le “Travelling Wave Reactor”), gageons qu’il recevra un soutien fort. Par exemple, Terra Nova, la boîte à penser préférée du PS, est soutenue par microsoft. Remarquons que ce projet provoque actuellement des protestations très diverses, notamment d’ingénieurs et de physiciens nucléaires US. On ouvre à nouveau le chemin à la suprématie de puissances étrangères dans la technologie nucléaire, et à notre dépendance totale énergétique.
Il est clair qu’en arrêtant le renouvellement du parc par une nouvelle série, l’EPR, en stoppant la construction des autres réacteurs, on provoque la destruction des équipes, les pertes de savoir faire, et de motivation.
On étale à plusieurs reprises le mot “excellence”, alors que l’on va détruire tout le savoir possédé par les industriels et les chercheurs du nucléaire (CEA, Areva, Andra, EDF, DCNS...)
On décide d’arrêter Penly pour des raison “ énergétiques et industrielles” (on ne comprend pas très bien ce que cela veut dire, en dehors du fait que les “gardes verts” veulent détruire l’outil industriel et énergétique), tout en avouant l’inefficacité de leur programme, en avouant un peu plus loin que l’on cherchera à faire un déploiement des ENR “proche de la compétitivité”, euphémisme pour décrire l’immense gâchis de ressources qu’ils représentent (1200 tonnes d’acier, essentiellement importées, pour des éoliennes durant 15 ans et fonctionnant un tiers du temps, le total de l’acier représentant dans un réacteur nucléaire moins de 50000 tonnes pour plus de 1000 fois plus d’énergie produite)
Le recours aux gaz de schistes importés n’est pas interdit, mais “découragés” ( ?), ce qui imposera à terme leur production en France (d’ailleurs les nappes phréatiques ne sont pas forcément arrêtées à la frontière). Enfin le maintien de la privatisation (et aucun référendum n’est prévu sur le sujet, parfaitement compréhensible par tous les citoyens), est assuré : on essayera de “corriger” les effets de la libéralisation bruxelloise, on maintient, comme pour la SNCF, la “séparation des réseaux de transport et de distribution et des activités de production et de commercialisation”, socle de la destruction de l’outil public et national énergétique. Les synergies entre constructeurs de centrales, producteurs d’électricité, centre de recherche publics, sont brisées, sacrifiées au nom de la concurrence : les constructeurs US ou japonais, masqués par leurs filiales européennes, pouvant attaquer en justice tout échange de données et tout travail en confiance (déjà difficile).
Enfin la précarisation des personnels par la privatisation qu’ils imposent est totalement contradictoire avec leurs voeux pieux de “réduire progressivement le recours à la sous-traitance” et de “respecter les droits sociaux des travailleurs du nucléaire” (qui seront tous licenciés à terme). L’exemple du téléphone, qu’ils ont privatisé, montre que le statut de fonctionnaire même ne préserve pas du harcèlement et de la précarisation (surtout avec la loi sur la mobilité, que les parlementaires PS et verts ont refusé d’attaquer au Conseil constitutionnel, et qu’ils ne prévoient pas d’abolir).
3) Hausse du prix de l’électricité, car les “opérateurs”, privatisés, grâce à ces traités que PS et verts ont donc approuvés et mis en place, vendront aux clients les meilleurs, et donc indexeront le prix de vente les plus chers, alors qu’aujourd’hui encore notre électricité, produite grâce aux effort de la nation, est vendue au peuple français (et à ses industriels aussi) à un tarif qui est l’un des plus bas. PS et Verts ne dénoncent pas la loi Nome, qui brade l’électricité d’EDF aux parasites du privés pour qu’ils puissent le revendre aux tarifs maxima. Maintenir comme ils les souhaitent, la séparation entre réseau et production, éparpille les savoirs et les compétences, fractionne les responsabilités. Cette séparation n’a d’intérêt, comme pour le rail que pour y maintenir en réanimation artificielle un secteur privé parasite.
4) Destruction de notre indépendance, pas seulement énergétique.
Si demain un accord international impose une réduction réelle et énorme de l’émission de gaz à effet de serre, nous n’aurons d’alternative que choisir entre un arrêt quasi total de notre vie, économique mais aussi culturelle, touristique, etc, ou importer des centrales nucléaires qui seules assureront ce respect. Ces partis prônent dans leur accord une “gouvernance mondiale” qui ferait de notre pays la proie des prédateurs, cachés sous le masque de la “communauté internationale”, comme d’ailleurs nos propres prédateurs agissent aujourd’hui en Libye, comme ils le feraient éventuellement demain en Syrie, Iran et ailleurs, et qu’ils l’ont fait en Irak, Afghanistan et ailleurs.
La suppression de notre indépendance politique et militaire, en abandonnant notre siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, avec droit de veto, ainsi que notre force de dissuasion, prévue dans l’accord, achèverait l’annihilation de notre indépendance, déjà bien attaquée, et nous entraînerait dans les catastrophes militaires que l’occident entreprend sous l’égide des puissances dominantes (USA et Allemagne, voir la Yougoslavie).
Conservons à l’esprit 3 données essentielles ;
a) Ces 2 partis ont soutenu bruyamment les guerres pour le pétrole, en particulier la plus répugnante, la dernière, celle de Sarkozy-BHL-Juppé-Obama-Cameron, illégale, illégitime, qui a renvoyé un pays au moyen age, politiquement et matériellement, répandu de la radioactivité partout (30 kg d’aérosol d’U238 par Tomahawk lancé sur les villes libyennes, autant par obus tirés par les chars et canons). Les dizaines de milliers de morts (50000 ?) de cette guerre injuste et évitable (Khadafi avait proposé un cessez le feu controlé par l’ONU), sont à comparer à ceux de Fukushima : moins d’une dizaine en tout. La simple dissémination de dizaine de tonnes d’U238 correspond à celle de dizaine de milliards de becquerels dans des villes densément peuplées.
b) Ils ont soutenu les traités de privatisation et de précarisation. Partageant aussi ce privilège avec la droite et l’extrême droite, ces deux partis, malgré de belles paroles ou leur clignotante participation aux manifs, mettent en oeuvre (LOLF, loi organique des finances en 2001), refusent de résister (loi sur la mobilité des fonctionnaires en 2008), et votent, en particulier à la Commission et au parlement européens, toutes les lois, directives, traités, qui démantèlent toutes les protections des travailleurs. Ils s’inspirent, sous prétexte de réalisme, des autres socialistes européens ou verts, à l’instar de l’allemand Hartz qui mit en oeuvre son “plan de réforme” (349 euros en tout d’indemnité pour un chômeur après un an, devoir d’accepter alors tout travail quelle que soit sa profession, à partir d’un euro de l’heure).
Il est clair qu’une industrie nucléaire nationale ne peut survivre dans un tel contexte .Le nucléaire demande de travailler dans un climat de sérénité et de respect du travail bien fait. Les ouvriers, les techniciens, les administratifs, les ingénieurs, doivent tous avoir une compétence, des savoirs, une conscience professionnelle incompatible avec une société mélangeant obscurantisme, rapacité financière et préjugé de classe, mettant tous les travailleurs en concurrence et sous pression. C’est certainement l’une des raisons pour laquelle le Vatican, par le biais de l’épiscopat allemand, demande l’arrêt de toutes les centrales nucléaires.
A terme leur politique facilitera l’achat de centrales nucléaires de fabrication étrangère, US en particulier, impossible aujourd’hui, quoique ce soit le rêve d’une partie de la droite : M Proglio rêvait, selon la presse du soir, d’acheter l’AP1000, centrale qui ne possède comme 3e barrière de confinement qu’un fragile dôme de 40 mètre de diamètre et de 5 cm d’épaisseur d’acier (au lieu des 2.30 de béton armé de l’EPR).
Notons que parmi les premières villes à avoir fait jouer la “concurrence” pour détruire le monopole d’EDF, et donc saper la base du caractère public et national de cette entreprise, se trouvent Lorient et Paris, villes dirigée par la gauche...
c) Ces deux partis ont eux aussi largement contribué à la destruction de l’école, et donc à l’abaissement du niveau d’instruction de la population. Après avoir piétiné le vote des français en 2005 condamnant la constitution Giscard, ils ont appuyé Sarkozy et son traité de Lisbonne, copie conforme à quelques virgules près de la constitution Giscard. Ce faisant ils participent à la destruction du pays, déjà entamée par le traité de Maastricht.
Ils ont l’audace de proposer un référendum sur la sortie du nucléaire (mais non sur la sortie de l’Europe ou la re-nationalisation totale d’EDF GDF), alors qu’ils savent que, après plus 40 ans de “réformes” de l’école, les notions de base de physique, et encore plus celles nécessaires à un débat sur le nucléaire, sont oubliées ou méconnues par la plupart de la population. Même les ministres ou les présidents ne savent plus calculer ou éviter les fautes grossières de français.
Philosophie, histoire, maths, physique, français, etc (qui forgent l’esprit critique et vues synthétiques), sont les cibles permanentes des “réformateurs” qui veulent transformer l’école de la République en “entreprise” vendant des “compétences” à des “usagers “ ou clients.
Ceci accompagné d’un discours politiquement correct (“apprentissage citoyen, lieu de vie, convivial, ludique, enfant au cœur de l’école, projet éducatif, contrat, charte...”) Deux des grands pontifes de cette affaire furent MM Meirieu, candidat vert à Lyon, et Gabriel Cohn-Bendit, frère de l’autre et partageant les mêmes “valeurs” (la notion de “principes” est trop éloignée de leur horizon mental). Notons que la suppression d’un jour de classe n’a pas été dénoncée par la “gauche”, que la loi sur l’innovation fut mise en oeuvre par elle, et qu’elle soutint dans les faits la loi sur l’autonomie des universités et le LMD (qui détruisent l’université).
Alors que la plupart des personnes ignorent les définitions de l’énergie primaire et secondaire, de la puissance, du voltage et du courant, on impose une “concurrence” qui ne profite qu’aux actionnaires, et on promet un référendum sur le nucléaire (en avouant qu’il ne se ferait que par l’intermédiaire “d’experts”).
En fin de compte cet accord est le parfait exemple de l’attitude de la nouvelle “bourgeoisie compradore internationale”, celle qui préfère participer au système OTAN-UE de colonisation, de prédation, d’exploitation des peuples et en particulier du sien, à un système qui nécessite forte instruction du peuple et réelle démocratie.
Cette bourgeoisie craint la technique, la science, le débat rationnel, les rapports d’égalité (avec les travailleurs comme avec les autres peuples). Elle manipule de pauvres militants qui croient à leurs fables, notamment celle du grand bond en avant de la “transition énergétique”, ceux-là que l’on peut qualifier de “gardes verts”.