Dernier épisode en date de la guerre du socialisme international contre la haute finance et ses lucratifs rouages, la Commission de Bruxelles a lancé jeudi l’Observatoire et le forum du blockchain de l’UE, avec le soutien du Parlement européen, en vue de suivre pas à pas les développements de cette technologie qui permet de contourner ces institutions de conservation sûre de données que sont les banques et autres offices notariaux. Comme l’a d’ailleurs montré le Bitcoin, aujourd’hui largement copié par d’autres crypto-monnaies, le blockchain permet d’échanger et de vendre des devises virtuelles ou de les utiliser comme moyen de paiement en court-circuitant totalement l’intermédiaire bancaire.
D’aucuns ont voulu y voir un moyen d’échapper au pouvoir des banques et de la haute finance. Cela n’est pas faux mais en même temps on assiste à une virtualisation croissante et sans aucun doute aussi à un moyen potentiel de contrôle centralisé sans précédent, et à une ruée des grandes institutions globalistes sur le phénomène.
Du blockchain au Bitcoin, l’outil rêvé contre le pouvoir des banques
À l’instar du Forum économique mondial, l’Union européenne ne cache pas son soutien à cette très récente technologie qui permet de tenir des comptes et de transmettre des documents de manière absolument sûre (pour autant que cela soit possible sur Internet !) en faisant valider chaque opération par un réseau d’ordinateurs détenant les clefs numériques nécessaires. Tout le monde se moque bien d’ailleurs du fait que ce sont des opérations extrêmement énergivores : limiter les émissions du CO2, ça va un moment.
Totalement traçables, impossibles à modifier, les données dans les blockchains peuvent servir aussi bien aux institutions financières, aux assureurs, aux informations de santé, aux services administratifs qu’aux dépôts de marque et autres brevets. Et ce pour un moindre coût, vante Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission chargée de la stabilité financière, des services financiers et de l’union des marchés de capitaux. Grâce à cet observatoire, a-t-il expliqué, la Commission entend mieux déterminer sa politique.
La Commission de Bruxelles finance la recherche sur le blockchain
L’UE cherche donc à mettre en place un marché unique numérique. Comme l’a expliqué Mariya Gabriel, commissaire européen pour l’économie et la société numériques et benjamine de la Commission – elle veille notamment sur la politique à l’égard des « fake news » –, l’idée du marché unique permettra à tous les citoyens d’en bénéficier, « mieux qu’un patchwork d’initiatives ». Le but affiché est altruiste, mais il y a surtout une volonté de contrôle.
La Commission européenne finance des projets relatifs au blockchain grâce aux divers programmes de recherche de l’Union européenne depuis 2013, engloutissant jusqu’à 340 millions d’euros d’argent du contribuable pour rester à la hauteur et créer des projets qui s’appuieront sur cette nouvelle technologie. Parmi ses préoccupations, le rôle des autorités publiques, des régulateurs et de la surveillance par rapport à ces pratiques innovantes.
La gouvernance globale n’a pas besoin des banques : elle veut le pouvoir
À quand la création d’une monnaie virtuelle européenne ? À quand, puisque nous y sommes, la création d’une monnaie virtuelle mondiale ? En 1988, rappelle Bitcoin Magazine, le magazine britannique The Economist annonçait la possibilité que dans 30 ans – nous y sommes – le monde entier ou en tout cas les pays les plus riches puissent faire leurs courses au moyen d’une seule devise à laquelle il donnait le nom hypothétique de phénix… En votant avec leur portefeuille, disait alors l’auteur, les acteurs de l’économie mondiale, grands et petits, faciliteraient le passage à l’union monétaire totale, au prix d’une « forte perte de souveraineté économique ».
The Economist prédisait même que l’offre mondiale de ce « phénix » de ses rêves pourrait être fixée par une nouvelle banque centrale, éventuellement héritée du Fonds monétaire international – institution qui aurait la main sur le taux d’inflation mondiale et même, dans une moindre mesure, sur le taux d’inflation de chaque nation. Ou la gouvernance globale en acte.
Êtes-vous prêts ?