Selon l’agence de presse serbe Tanjug, les ONG ont joué un rôle actif dans le dernier remaniement du gouvernement d’Ivica Dačić, dans lequel 11 des 21 ministres ont été remplacés et le parti Régions unies de Serbie (URS) a été exclu de la coalition au pouvoir. Les campagnes des organisations de la société civile (CSOs) ont contribué selon l’agence à l’éviction de personnalités comme les ministres de l’éducation et de la culture, ainsi que ces associations s’en sont elles-mêmes vantées, lors d’une réunion à Belgrade le mercredi 27 août.
Le directeur de la mission USAID de Serbie (USAID est une agence financée par le gouvernement américain), Peter Wiebler (un spécialiste de l’ex-URSS qui a déjà travaillé pour Freedom House en Europe centrale et pour USAID en Afghanistan, en Ukraine, en Moldavie et à Gaza) présent à cette réunion, s’est déclaré très satisfait et a estimé que la société civile « devrait être fière » des résultats qu’elle a obtenus en 2013. Il a ajouté que les CSOs devraient être plus impliquées dans le processus de négociation entre l’Union européenne et la Serbie en vue de son adhésion, et faire davantage connaître leur action comme elles l’ont fait lors des inondations du mois de mai.
L’ingérence via le « soft power » et notamment les politiques de coopération est une priorité de l’administration Obama. Elle a fait l’objet de condamnations explicites de la part de divers gouvernements d’Amérique latine.
La Serbie, en ce moment, est un enjeu du bras de fer entre Washington et Moscou, les Occidentaux essayant d’obtenir du gouvernement de Belgrade qu’il soutienne le nouveau régime putschiste en Ukraine et fasse capoter le projet de gazoduc russe Southstream (contre lequel l’Iran vient de porter un mauvais coup dans le cadre du rapprochement avec Washington ce mois-ci)
F. Delorca