Le 4 août, Associated Press a révélé l’existence d’un plan américain de l’agence gouvernementale USAID [ONG qui sert de paravent à la CIA -NDLR] visant à renverser le régime cubain.
Cette opération clandestine a consisté à envoyer des jeunes en provenance du Venezuela, du Pérou et du Costa Rica sur des campus universitaires de l’île sous couvert d’y organiser des ateliers sanitaires de prévention du VIH et identifier des leaders potentiels d’une alternative au régime communiste.
Le jour même de la publication de la dépêche, l’administration Obama a reconnu la double dimension de ce projet. Les jeunes recevaient 5,41 dollars de l’heure pour cette mission et devaient rendre compte de leur mission toutes les 48 heures.
S’ils sentaient que les services cubains les espionnaient ils devaient dire « j’ai mal à la tête » et le projet était suspendu. Comme le note l’intellectuel argentin Atilio Boron, on imagine ce qu’il se passerait si l’Iran ou l’Afghanistan payaient des jeunes pour organiser la sédition aux États-Unis sous couvert de faire de la prévention sanitaire sur les campus universitaires.
En avril Associated Press avait aussi révélé l’existence d’un réseau de SMS appelé ZunZuneo spécialement créé par USAID pour Cuba, et utilisé par 40 000 Cubains qui ignoraient que ce réseau servait à l’enregistrement de données et au déclenchement d’un « printemps cubain ».
Pour ce faire USAID et l’entreprise privée Creative Associates International avaient obtenu 500 000 numéros de téléphones mobiles cubains puis le réseau avait été mis en ligne, grâce à une société-écran en Espagne et des fonds dissimulés aux îles Caïman. Les États-Unis ont dépensé 1,6 million de dollars avant de finalement abandonner ce projet en 2012.