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La tension est totale au sein de l’Union européenne. Alors que l’Allemagne affronte ce mercredi la Hongrie à Munich, la ville bavaroise avait décidé de parer son stade des couleurs du drapeau LGBT. Un acte symbolique en réaction à une loi votée courant juin à Budapest par le gouvernement de Viktor Orbán et qui limite la représentation des personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres dans l’espace public. Quelques heures avant la rencontre, l’UEFA, l’instance européenne du football, a finalement interdit l’initiative et déclenché un torrent de critiques.
Qu’y a-t-il dans cette loi ?
Adopté la semaine passée à Budapest, le très critiqué texte stipule que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans ».
Selon plusieurs ONG, il va conduire à interdire des programmes éducatifs, publicités, livres ou séries dans lesquels l’homosexualité ou la transidentité sont évoquées, un procédé qui avait été enclenché ces dernières années par l’adoption de différents textes.
La Hongrie, dirigée par Viktor Orbán depuis 2010, a déjà accentué son offensive contre la communauté LGBT en décembre dernier, en inscrivant dans la Constitution la définition du sexe d’une personne comme étant uniquement celui de la naissance et en interdisant l’adoption aux couples de même sexe.
En réalité, les sous-entendus et les objectifs de l’ultime texte, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, sont à peine voilés. « Cette loi entre dans la logique d’une guerre que mène la Hongrie contre la minorité LGBT, qui a commencé en 2010, lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Orbán », expliquait auprès de Franceinfo l’historien Matthieu Boisdron. En mai dernier, la notion traditionnelle de « genre » avait été ajoutée à la Constitution. Elle stipulait qu’un père devait être un homme et une mère une femme.
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Une « honte » pour l’Union européenne
Dès mercredi passé, la Commission européenne avait annoncé qu’elle était en train d’analyser au niveau juridique ce texte de loi. « Ce que nous ferons va dépendre de ce que nous allons trouver, nous devons regarder sur quels aspects et points la législation respecte ou ne respecte pas la législation européenne, les principes de l’UE ou la Charte des droits fondamentaux », avait expliqué une porte-parole de la Commission, Dana Spinant.
« Ce projet de loi hongrois est une honte. Il discrimine sur la base de l’orientation sexuelle et s’oppose aux valeurs fondamentales de l’UE. On ne fera pas de compromis », a finalement déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, lors d’une conférence de presse ce mercredi. Une déclaration soutenue à l’heure actuelle par 15 États membres.
Les 15 se disent « profondément inquiets » de ces dispositions « discriminatoires à l’égard des personnes LGBTQI et violant le droit à la liberté d’expression sous prétexte de protéger les enfants ».
Initiée par la Belgique, la déclaration a déjà été signée par les Pays-Bas, le Luxembourg, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Autriche, l’Italie, l’Espagne, le Danemark, la Finlande, la Suède, ainsi que les trois pays baltes.
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L’éclairage de Ferenc Almássy