Le nouveau gouvernement eurosceptique islandais a annoncé la suspension des négociations d’adhésion du pays à l’UE dans l’attente d’un référendum au cours des quatre prochaines années sur la poursuite ou non des discussions.
Le nouveau premier ministre islandais, Sigmundur Gunnlaugsson, a déclaré mercredi (22 mai) que son gouvernement comptait suspendre les négociations d’adhésion entamées en 2010.
L’Islande a soumis sa candidature d’adhésion à l’UE un an auparavant, sur fond de crise bancaire et économique.
« Les négociations avec l’UE seront suspendues jusqu’à l’organisation d’un référendum sur la question. La date du référendum n’a pas été encore fixée », a déclaré M. Gunnlaugsson lors d’une conférence de presse.
Le 27 avril, l’Islande a tenu des élections et les sociaux-démocrates pro-européens au pouvoir ont connu la plus grande défaite jamais subie par un parti national sortant depuis l’indépendance du pays vis-à-vis du Danemark en 1944.
Le vote était favorable au Parti de l’indépendance, qui a participé à tous les gouvernements entre 1980 et 2009, et au Parti progressiste, son principal concurrent et partenaire dans les coalitions précédentes. Les deux partis s’opposent à l’adhésion de l’Islande à l’UE ou à l’euro.
Sigmundur Gunnlaugsson, le dirigeant du Parti progressiste, a été nommé premier ministre alors que Bjarni Benediktsson, le président du Parti de l’indépendance conservateur, occupera les fonctions de ministre des finances.
Selon des propos rapportés d’un conseiller de M. Gunnlaugsson, aucun calendrier n’a été établi pour le référendum, mis à part qu’il se déroulera au cours des quatre prochaines années.
Des sondages d’opinion laissent penser que la plupart des Islandais s’opposent actuellement à l’adhésion à l’UE.
Les discussions entamées n’ont pas encore abordé le chapitre sensible de la pêche. Les Islandais craignent de voir leurs droits de pêche se réduire, car Bruxelles exigerait d’autoriser l’accès à des bateaux étrangers