Seize agences du renseignement américain affirment que la République islamique ne veut plus se doter de l’arme nucléaire depuis 2003.
L’annonce pourrait écarter tout risque de guerre contre l’Iran. "La République islamique ne cherche pas la bombe atomique." Ce n’est pas Téhéran, mais les services secrets américains qui l’affirment.
Selon le Los Angeles Times, le dernier rapport hautement secret de 16 agences du renseignement américain, divulgué en 2011 auprès des décideurs du pays, est formel. Si Téhéran poursuit bien des recherches pouvant aboutir à la capacité de fabriquer une arme atomique, il ne souhaite plus s’en doter depuis 2003.
En d’autres termes, si l’Iran continue l’enrichissement d’uranium à faible niveau, ce que lui autorise le Traité de non-prolifération (TNP) nucléaire, dont il est signataire - à l’inverse d’Israël, de l’Inde et du Pakistan -, aucune preuve significative n’indique qu’il cherche la bombe.
"On peut considérer ce document comme fiable", affirme François Géré*, directeur de l’Institut français d’analyse stratégique (Ifas). Le spécialiste souligne la véritable qualité des agences de renseignements américaines.
Ce rapport contraste avec un autre rapport international rendu public en novembre dernier dans lequel l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) faisait état de ses "graves inquiétudes" et détaillait des activités iraniennes "spécifiquement liées à l’arme nucléaire". Les conclusions semblent plus rassurantes cette fois.
D’autant plus que, d’après les responsables américains, Israël - qui ne cache plus son ambition de stopper le programme nucléaire iranien - ne réfute pas les dernières analyses des services secrets américains.
Israël d’accord
"Les conclusions des services américains et israéliens ne sont pas contradictoires", note François Géré. "S’ils admettent que l’Iran ne cherche pas la bombe, ils savent qu’à partir du moment où la République islamique enrichit son uranium à 20 %, ce qui est le cas aujourd’hui, elle peut prendre à tout moment la décision d’enrichir à 90 %, seuil autorisant une utilisation militaire de l’uranium".
Ce risque a été souligné en janvier 2011 par le général de brigade Aviv Kochavi, chef du renseignement militaire israélien. "Une fois que la décision de porter l’enrichissement à 90 % sera prise, cela leur prendra un an ou deux pour produire une tête nucléaire, et davantage de temps pour développer un système de lancement de missile effectif", déclarait-il à l’époque.
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