L’Iran a cessé ses exportations de pétrole vers l’Allemagne et sanctionné 100 entreprises de l’Union européenne, en réponse à ses sanctions pétrolières et bancaires, ont rapporté mercredi les médias iraniens, à trois jours de la reprise des négociations nucléaires.
"L’Iran a cessé ses exportations vers l’Allemagne, après une mesure identique concernant la France et la Grande-Bretagne, et il est à prévoir que les exportations vers l’Italie vont également s’arrêter", a rapporté la chaîne de télévision en arabe Al-Alam.
"La République islamique d’Iran a également décidé de sanctionner 100 entreprises européennes et d’interdire l’importation de leurs produits en réponse aux sanctions illégales et unilatérales de l’Union européenne", a ajouté Al-Alam, citant une source bien informée, sans plus de précision.
Ces mesures interviennent alors que les pays de l’UE ont décidé le 24 janvier d’imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent à l’Iran et de sanctionner sa Banque centrale afin d’assécher le financement de son programme nucléaire controversé.
En réaction, Téhéran avait décidé à la mi-février d’arrêter ses ventes de pétrole à la France et à la Grande-Bretagne, dont les achats étaient minimes.
Et mardi, l’Iran, second pays de l’Opep, a annoncé qu’il ne vendait également plus de pétrole à l’Espagne et à la Grèce.
Un porte-parole du ministère espagnol des Affaires étrangères a précisé que l’Espagne n’importait plus "depuis fin février" de pétrole iranien.
En 2011, les exportations pétrolières vers l’Europe représentaient quelque 450.000 barils de pétrole par jour, soit environ 18% des exportations iraniennes.
L’Italie (180.000 b/j), l’Espagne (160.000 b/j) et la Grèce (100.000 b/j) étaient les trois principaux clients du pétrole iranien parmi les pays européens.
Ces annonces interviennent à trois jours de la reprise des négociations nucléaires entre l’Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), prévue samedi à Istanbul.
Le chef des négociateurs iraniens Saïd Jalili a indiqué mardi que l’Iran présenterait "de nouvelles initiatives" pour tenter de régler la crise, sans préciser leur nature.