Une délégation égyptienne de haut niveau est à Paris actuellement pour négocier l’achat des deux BPC, de type Mistral, et de deux corvettes Gowind. Mais Bercy complique les négociations sur le Mistral.
Selon plusieurs sources concordantes, une délégation égyptienne de haut niveau est actuellement à Paris pour négocier l’achat des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC), de type Mistral, initialement destinés à la marine russe. Elle a reçu des mains du président Abdel Fattah al-Sissi le mandat de négocier un contrat avec DCNS, chargé par Bercy de vendre les deux Mistral. La délégation égyptienne négocie aussi l’acquisition des deux corvettes Gowind supplémentaires, qui sont en option dans le contrat qui avait été signé en mai 2014 et qui portait sur la vente de quatre Gowind de 2.400 tonnes.
Bercy fixe un prix trop élevé pour les Mistral
Mais il y a un hic. Et un gros. Les négociations bloqueraient sur le prix des deux Mistral que les Égyptiens trouveraient trop élevés. A priori normal dans ce genre de négociations... sauf que c’est Bercy, qui a fixé le prix des deux navires de guerre alors qu’il n’est vraiment pas un expert en négociations commerciales. Ce qui complique singulièrement la tâche des équipes de négociations de DCNS, qui sont sur le fil du rasoir et n’ont aucune marge de manœuvre. En fin de semaine dernière, les Égyptiens ont déjà failli claquer la porte des négociations, DCNS n’ayant pas les réponses à leur donner. Finalement, ils ont été rattrapés in extremis... Mais jusqu’à quand ?
Dans un monde idéal, les discussions pourraient se prolonger jusqu’à fin octobre avec des allers-retours entre Paris et Le Caire pour valider les avancées des négociations, voire dénouer les blocages. En tout cas, l’Égypte semble très motivée pour acquérir des bâtiments de débarquement même si elle n’a jamais aligné de navires de guerre d’une telle ampleur dans sa marine. Il y a une dizaine de jours environ, la délégation égyptienne était à Saint-Nazaire. Ces navires seraient positionnés, pour l’un en Mer rouge, et l’autre en mer Méditerranée pour une éventuelle intervention en Libye et au Yémen.