Une réunion de deux jours du comité permanent de la Conférence internationale des partis politiques d’Asie (CIPPA) démarre aujourd’hui à Vladivostok, écrit vendredi le quotidien Kommersant.
En tant qu’hôte, la délégation russe compte réunir ses partenaires asiatiques autour d’une table ronde informelle, dont le principal thème sera la prévention des révolutions de couleur. Cette réunion se tiendra sur l’île Rousski, où s’était déroulé le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) en 2012.
Des représentants d’une vingtaine de pays d’Asie participeront à cette conférence, dont l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Chine, l’Iran, le Pakistan et la Turquie. Il ne faut pas s’attendre à des solutions révolutionnaires à l’issue de ce forum : les participants remettront les pendules à l’heure en prévision de l’Assemblée générale de la Conférence internationale des partis politiques d’Asie (CIPPA), qui se tiendra à Sri Lanka en septembre. En revanche, l’organisation de la réunion d’aujourd’hui à Vladivostok a permis à la délégation russe en tant qu’hôte de corriger légèrement l’ordre du jour.
Comme l’a annoncé Andreï Klimov, vice-président du comité des affaires étrangères au Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement), une table ronde sera organisée sur l’initiative de la Russie en marge de la conférence. Ce sera l’occasion de présenter aux collègues asiatiques le point de vue de Moscou sur les événements en Ukraine et les relations avec l’UE et les USA, ainsi que d’évoquer la prévention des révolutions de couleur.
En fin de semaine dernière, ce même thème était central à la Conférence de Moscou sur la sécurité internationale organisée par le ministère russe de la Défense. Il est à noter que le problème des révolutions de couleur y a été évoqué principalement avec les partenaires d’Asie – les délégués de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), du Pakistan, de la Chine, de l’Inde, de l’Iran et de la Syrie. Les représentants européens et américains avaient décliné l’invitation.
D’après le sénateur Klimov, le choix des interlocuteurs pour discuter de ce problème est évident. "Les révolutions de couleur sont un phénomène nouveau et dangereux. Les puissances occidentales investissent des sommes et des ressources incroyables pour tenter d’exporter ce dispositif politique étranger à tel ou tel pays. Et les États qui voudraient éviter les révolutions de couleur doivent évoquer ce problème et dire "non" au niveau politico-diplomatique à ce genre d’activités", a expliqué Andreï Klimov.
"À l’issue de la visite de Vladimir Poutine à Pékin les 20 et 21 mai, pour la première fois la déclaration commune comportait un point disant que les parties préviendraient l’ingérence dans les affaires intérieures, l’organisation de révolutions et le soutien des coups d’État depuis l’extérieur. Moscou et Pékin s’étaient déjà prononcés à plusieurs reprises contre les tentatives de changer de gouvernement dans d’autres pays, y compris la Syrie, cependant c’est la première fois qu’une telle déclaration est faite à un tel niveau", rappelle Vassili Kachine du Centre d’analyse stratégique et technologique.